L’ultime question par Râmana Maharshi

Par questions et réponses, Râmana Maharshi conduit chacun vers la source non-duelle, là où tous les questionnements vont se dissoudre.

Ces échanges sont extraits des « grandes sources », 1284 versets ou aphorismes recueillis par Muruganar en 1920 et arrangées, organisées par Sâdhu Natânanda, et qui seront mis prochainement à disposition de tous en français.

Quelle que soit la question, quel que soit l’angle de la réponse, Râmana Maharshi oriente toujours

vers l’essentiel, vers la source non-duelle, notre propre nature.

« Un visiteur : Dois-je abandonner mes occupations et lire des livres sur le Vedânta ?

Baghavân : Si les choses ont une existence indépendante – c’est-à-dire si elles existent quelque part séparées de vous, alors vous pouvez avoir la possibilité de vous en éloigner. Mais elles n’ont pas d’existence séparées de vous ; elles doivent leur existence à vous et à votre pensée. Aussi, « où » pouvez-vous aller pour leur échapper ? En ce qui concerne lire des livres sur le Vêdanta, vous pouvez en lire autant que vous voulez. Mais ils ne pourraient vous dire que : «  Réalisez le Soi qui est en vous ». Le Soi ne peut être trouvé dans les livres. Vous avez à le trouver par vous-même, en vous-même. »

Râmana Maharshi fait parfois le détour par les concepts indiens, ou cible directement la non-dualité, selon l’interlocuteur qu’il va chercher là où il se trouve dans les périphéries dualistes. Il se sert aussi bien de questions métaphysiques, de thèmes pragmatiques que de sujet comme « les moustiques » :

« Jivrajani : Supposons que l’on soit dérangé durant la méditation, comme par les piqûres de moustiques ; devra-t-on poursuivre la méditation et essayer de les supporter, en ignorant ce désagrément, ou chasser les moustiques et continuer la méditation ?

Baghavân : Vous devrez faire comme cela vous convient le mieux. Vous n’atteindrez pas la libération simplement parce que vous n’avez pas chassé les moustiques, ni ne nierez celle-ci parce que vous les avez chassés. Il s’agit d’atteindre la concentration sur un seul point [le Soi] et ensuite de réaliser manonâsha [la dissolution du mental]. Que vous l’accomplissiez en vous accommodant des piqûres ou que vous chassiez les moustiques dépend de vous. Si vous êtes complètement absorbé dans votre méditation, vous ne sentirez pas que les moustiques vous piquent. Tant que vous n’aurez pas atteint cet état, pourquoi ne les chasseriez-vous pas ? »

Râmana Maharshi distingue les niveaux logiques, invite l’interlocuteur à la discrimination, l’inscrit si nécessaire dans un procès gradualiste tout en préservant toujours l’accès direct au Soi.

« Je n’ai jamais suivi aucune sâdhanâ. Je ne savais même pas ce que c’était. Ce n’est que bien plus tard que j’ai appris ce qu’elle était et sa diversité. C’était comme s’il n’y avait eu aucune chose séparée de moi à laquelle j’aurais pu penser. S’il y avait eu un but à atteindre, j’aurais alors dû m’engager dans une pratique afin d’atteindre ce but. Mais il n’y avait rien à désirer. Maintenant, je suis là assis, les yeux ouverts. Avant, j’étais assis les yeux fermés. C’est la seule différence. »

 

Et encore :

« En atteignant l’intérieur du Cœur à travers la quête,

L’ego courbe la tête et tombe ;

Alors resplendit le vrai « Je » -le Soi suprême,

Qui n’est pas l’ego,

Mais l’Être parfait et transcendant. »

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