L’objet de ce livre est de donner des repères, de clarifier des concepts, de rappeler les fondements à celui qui, aujourd’hui, veut s’engager dans une voie spirituelle, ou s’y maintenir, alors que la multiplication de l’information et de la désinformation crée une grande confusion sur l’idée même de spiritualité.

Si l’auteur s’inscrit dans la lignée de l’enseignement de Swâmi Prajnânpad (1891-1974) et Arnaud Desjardins, son propos concerne toute personne intéressée par la spiritualité.

Gilles Farcet commence par établir que « « la voie » désigne traditionnellement la dynamique par laquelle un être humain s’engage dans un processus alchimique de transformation. ». Il insiste sur le fait qu’il y a bien un chemin, même dans une approche non-duelle radicale. Il rappelle qu’il n’y a pas de voie sans exercices, sans pratiques. Il invite à sortir de toute compréhension linéaire. Il redit que seule une minorité est concernée par « la voie » non qu’elle lui soit réservée mais parce que, simplement, elle n’intéresse pas la majorité.

Gilles Farcet traite d’emblée la « délicate question du maître », « objet de tant de malentendus ». Il lui préfère le terme de « guide » et distingue entre le maître et l’instructeur :

« Un maître, c’est l’un de ces très rares êtres qui vit et témoigne, parce qu’il le vit, d’une haute réalisation spirituelle. »

« Le rôle du maître est essentiellement de manifester dans le monde des formes, le monde relatif, cet autre niveau de réalité auquel il est connecté. »

« Ainsi, la fonction « maître » ne va pas toujours et nécessairement de pair avec la fonction « instructeur ». L’instructeur, lui, instruit, autrement dit il fait travailler les personnes qui le lui demandent de manière plus active, souvent en entrant dans certains détails de leur existence, en exploitant des situations relationnelles. »

La grâce ne suffit pas, rappelle Gilles Farcet, le travail est indispensable. Être au côté du maître, dans son rayonnement, sans véritable travail, donne rarement des résultats. Il met en garde contre les dérives ou déviances multiples qui polluent le monde de la spiritualité.

Gilles Farcet clarifie longuement plusieurs questions, celle d l’enseignement, celle du désir, mais aussi le psychisme, le mental, la sangha, la transmission, l’éveil pour conclure que « la voie n’est pas une médecine douce, mais un remède de cheval… »

Il demande au lecteur un regard critique sur tous ces « éveillés » qui animent stages ou séminaires « de ville en ville » sans « assumer la responsabilité inhérente à une fonction de guide ou d’accompagnement à long terme ». Pour lui, un éveillé, n’est pas quelqu’un qui a vécu un jour « une expérience « mais ce que l’Inde désigne comme « délivré vivant ». Il rappelle que « L’éveil est un non-évènement qui n’advient à personne et nulle part ». Pour Gilles Farcet, « Le but, c’est de ne plus fonctionner à partir de l’ego mais à partir du tout, de l’ensemble qui inclut « mon ego », ou plus exactement ma personne dépouillée de l’identification chronique à ce complexe de peurs, désirs, conditionnements qu’on nomme ego. ».

Pragmatique, clair, précis, ce travail de Gilles Farcet pourra aider nombre de personnes intéressées par la spiritualité à mieux comprendre leur propre démarche et à savoir, simplement, où ils en sont.

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