Robert Eymeri a suivi les enseignements de Jean Klein et de Luis Ansa. Déjà auteur de deux ouvrages, Luis Ansa, la voie du sentir publié en 2015 aux Editions du relié et Le bonheur quoi qu’il arrive, Propos fulgurants d’Armelle Six publié en 2016 aux Editions Almora,
il poursuit son travail d’écrivain avec ce nouveau livre, à la fois personnel et à vocation thérapeutique, orienté vers une approche spirituelle féminine, plus adaptée à notre époque, construite autour du thème de la grâce.
« Dans le christianisme, précise-t-il, l’essence de ce processus est représenté par Marie. Parce qu’elle est le lieu de l’incarnation ; elle est ce féminin, cette matrice à l’intérieur de laquelle la gestation peut œuvrer pour aller jusqu’à l’enfantement. Car ce processus nous amène à une nouvelle naissance à nous-même.
Tant que notre attention est uniquement portée sur l’extérieur, sur une autorité extérieure qu’elle soit religieuse, morale ou spirituelle,, tant que l’on nous dit ce que l’on doit faire, tant que l’on a des préceptes moraux, religieux ou spirituels qui nous sont imposés, on pourrait dire que nous sommes dans une dynamique masculine. (…)
On pourrait dire qu’une telle dynamique, tournée uniquement vers l’extérieur, traduit d’une façon plus ou moins exacte notre comportement ordinaire, notre quotidien dans lequel nous occupons une place qui passe continuellement d’une position de victime à une position de bourreau et vice versa. (…)
Par contre, dès que notre attention se tourne vers l’intérieur, tout change. L’autre n’est plus là. Je ne peux plus le juger ni en faire un bouc émissaire. Je ne peux plus être sa victime, ni son bourreau. Je ne peux plus passer mon temps à vouloir le changer, le combattre, le désirer ou l’imiter. Là, tout ce que je peux faire, c’est me confronter à moi-même, à mes croyances, à mes peurs, à mes qualités. Et je peux faire cela dans le calme, dans la sérénité, sans drame, sans pression, sans obligation. A mon rythme. »
Tout l’ouvrage offre des pistes, sinon une méthode, pour se découvrir avec bienveillance, s’accueillir, s’alléger, se libérer.
Robert Eymeri commence, sous le titre « L’appel » par examiner comment se mettre à l’écoute de son intériorité et comprendre « le processus de conditionnement et d’identification ».
Suit la réconciliation avec soi-même. Elle passe par l’alliance retrouvée avec le corps, la reconnaissance de la sexualité comme canal d’apprentissage et de découverte, l’établissement d’un nouveau rapport, créatif, avec l’émotion comme avec la pensée.
Enfin, Robert Eymeri insiste que l’attention, base à partir de laquelle se déploie et se construit le royaume intérieur, pour finalement « prendre soin », « entrer en amour avec la vie ».
« La paix, l’harmonie, la beauté, l’amour, conclut-il, ne sont pas des objets que l’on peut atteindre, il s’agit toujours d’un état d’être ; disons que dans cet état d’être peuvent s’exprimer la paix, la beauté, l’amour comme le flux tout à fait anodin de la vie ordinaire. Cet état d’être ne résulte pas d’une transformation de la vie extérieure, notre existence reste la même avec ses joies et ses peines (…)
Cet état provient d’un changement de perspective. Le « je » qui se croyait seul à bord de ce corps, s’est mis désormais au service de plus grand que lui, il a abdiqué. Il ne s’est ni tué, ni suicidé, il a simplement laissé de l’espace et dans cet espace se découvre une liberté. La liberté de n’avoir plus rien à défendre, plus rien à protéger, plus rien à contrôler. »
Source: La lettre du crocodile