Symboles dans l’art populaire de Daniel Boucard

Voici un dictionnaire des symboles différent de ceux qui sont régulièrement publiés, consacré à ce qui s’offre aux regards. Si nous vivons entourés de symboles ou si « tout est symbole », nous avons perdu et le sens de l’observation dans un monde pourtant éminemment visuel et le sens dynamique du symbole confondu avec une simple représentation.

Cet ouvrage aide le lecteur à se réapproprier un langage indispensable pour accéder à la connaissance. « Les sources des symboles abordés ici, précise Daniel Boucard, proviennent de ce qui reste des œuvres architecturales couvrant notre sol, et nous sommes très bien lotis dans ce domaine.

Si l’on prend une église romane, entre les sculptures des chapiteaux de l’intérieur, et celles des modillons extérieurs, nous avons déjà tout un éventail de symboles, de signes, de personnages, qui s’enchevêtrent d’une manière prodigieuse. Aux figures de l’Ancien Testament, Abraham, Noé, etc…, s’ajoutent celles du Nouveau Testament, parfois mélangées à des personnages grotesques ou des diables vengeurs.

Il faut déjà bien connaître les textes sacrés pour en retenir la substantifique moelle. Mais aussi des scènes très crues, femmes accroupies urinant, hommes au pénis dressé, animaux s’accouplant ou personnages de la mythologie grecque, le tout parsemé de croix, de roues, de cœurs, de flèches au-dessus des évêques, chevaliers ou paysans aux champs. Ces sculptures ne sont pas le fruit du hasard, mais sont nées d’une volonté d’éducation précise pour une population en majorité illettrée, acceptée et voulue par les gens d’église, et dont le sens aujourd’hui nous échappe. »

Le lecteur trouvera bien sûr beaucoup de références compagnonniques dans cet ouvrage mais d’autres référentiels sont évoqués, alchimiques, religieux, populaires, légendaires, etc. Exemple avec le mot « nœud » : « Lien et délivrance, c’est autour de ce double concept que se trouve le nœud du problème. Le lacet, ou son abréviation lacs (se prononce là), ou cordon noué, évoque une clôture ou un lieu interdit recélant un secret. Et, symboliquement, seul, celui qui sait dénouer le lacs peut accéder au secret. Il y a des nœuds bénéfiques, des entrelacs censés protéger des agressions extérieures, et des nœuds maléfiques employés en sorcellerie sous forme de sorts jetés ou de figures ficelées censées empêcher d’agir.

Le nœud peut signifier l’union, la fidélité, l’entente, la solidarité, mais aussi l’emprisonnement et le bannissement… » L’auteur poursuit avec différents types de nœuds, le nœud de l’amour des fiançailles, à distinguer de l’anneau du mariage, le nœud ombilical, le nœud gordien (sans que l’auteur n’en délivre le secret), les liens du Christ, les expressions utilisant le mot, le nœud en compagnonnage, le nœud de Savoie, le nœud de l’aiguillette, la corde à nœuds… L’iconographie, ancienne ou plus contemporaine, vient appuyer un propos clair qui invite à approfondir ce symbolisme si riche qui nous est offert en tout lieu.

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