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Cet ouvrage indispensable, soutenu par de très nombreux Compagnons cités dans les remerciements ou ayant préféré restés anonymes, explore les fondements chrétiens du Compagnonnage et la très forte spiritualité qui anime ce courant traditionnel et initiatique essentiel, sorte de colonne vertébrale de la tradition occidentale.

Jean-François Ferraton étudie la cathédrale comme imago templi, projection du Temple de Salomon, temple idéal, image lui-même de la Jérusalem céleste. Il analyse les mythèmes constitutifs des mythes et légendes compagnonniques et les fonctions souvent voilées de Salomon, Maître Jacques, Maître Hiram.

Laissons le préfacier, Jérôme Rousse-Lacordaire, nous dire toute l’importance de ce travail, pour les Compagnons et au-delà, pour l’Europe chrétienne :

« Le voilement de ces mystères christiques et chrétiens donna lieu à des lacunes et à des obscurités, qui encouragèrent les emprunts souvent hâtifs à d’autres traditions initiatiques et les recours à des figures de substitution, dont la compréhension fut parfois flottante, mais où pouvait encore se lire en filigrane la figure originelle du Christ Jésus (Melchisédech, les deux saints Jacques, Marie-Madeleine, le Temple, la pierre fondamentale, etc.) à qui il fallait revenir en toute liberté. On comprend que s’il y a eu parfois franchement substitution – ainsi lorsque l’Hiram maçonnique, pourtant compris comme certains courants maçonniques comme un type du Christ, vint dans quelques corps remplacer Maître Jacques, lui-même voilement du Christ –, d’autres fois, la figure du Christ restait plus aisément perceptible dans des figures qui, plutôt que de la remplacer, en manifestaient directement ou indirectement tel ou tel aspect.

Il n’est pas jusqu’à l’assimilation de Jacques de Molay au Maître Jacques qui ne puisse pointer dans cette direction en rechristianisant un Temple auparavant « salomonisé », tant par la dimension sacrificielle du personnage que par la fonction templière de gardien des lieux saints chrétiens, Orient des origines et centre vers lesquels le compagnon, devenu lui aussi, en quelque sorte gardien des lieux saints, peut se tourner, voire se situer, grâce aux rapports symboliques, attestés par le Nouveau Testament, entre le Christ, l’Eglise, le Temple et l’église – équivalence renforcée par les correspondances, elles aussi illustrées par le Nouveau Testament, entre les différentes pierres de l’édifice sacré, le Christ, les fidèles et chacun d’entre eux… »

Le métier s’inscrit ainsi à travers les Devoirs dans une spiritualité vivante, partiellement oubliée, souvent sous-estimée, qui constitue la véritable permanence du Compagnonnage. Les rites particuliers aux trois grandes familles du Compagnonnage, celle de Maître Jacques, celle du père Soubise, celle du Roi Salomon, sont les vecteurs de la transmission d’un enseignement des mystères chrétiens. C’est la dimension de l’intime, de l’interne compagnonnique que l’auteur révèle à travers l’histoire et l’évolution de ces rites, clarifiant le mouvement et le déplacement des archétypes à travers les mythèmes.

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