L’évidence de l’après-vie par Eben Alexander et Raymond Moody

Ces conversations entre Eben Alexander et Raymond Moody, présentées à la fois sous la forme d’un film-DVD et de la retranscription intégrale des échanges permettent de faire le point sur la question de la mort de l’après-vie et de la conscience.

Raymond Moody, connu pour son célèbre best-seller La vie après la vie, est un habitué du sujet. Précurseur en la matière, il est le spécialiste mondial des Expériences de mort imminente (EMI ou NDE).

Le Dr Eben Alexander est neurochirurgien. Il a passé quinze années à la Faculté de médecine d’Harvard. A cinquante-deux ans, il a connu une expérience de mort imminente qui a bouleversé sa vie.

Préfacé par le Dr Jean-Jacques Charbonier, les échanges entre Eben Alexander et Raymond Moody sont passionnants car au-delà de la question d’une vie après la mort c’est de la nature de la conscience qu’il est question. Les deux protagonistes ne proposent pas de réponses définitives mais interrogent les réalités. Ainsi, Eben Alexander suggère d’autres rapports à la conscience :

« Une fois que vous comprenez que la conscience est première et que le cerveau ne produit pas la conscience, alors il devient plus facile de comprendre que le cerveau fonctionne en réalité comme un filtre, une valve de réduction pour, en quelque sorte, la réduire à un filet afin que nous puissions survivre sur terre, avec cette sorte de conception nivelée par le bas qu’est notre réalité physique. Et cependant, cela a plus de sens de le voir ainsi que de dire que la conscience émerge du cerveau, car mon expérience m’a montré très clairement que ce n’est pas le cas. »

Ce qui interroge notre rapport à la conscience modifie également notre modèle du temps et nous invite à repenser notre vision linéaire du temps pour étudier l’hypothèse de temps simultanés, d’intervalles de non-temps ou encore du fait que nous donnons naissance au temps. Les EMI, davantage de répondre à nos angoisses face à la mort posent la question de la nature de la réalité, abolissent la distinction entre virtuel et réel. Elles invitent la science à se tourner du côté des grandes métaphysiques traditionnelles.

Les conversations de nos deux spécialistes sont suivies d’une longue postface très intéressante de Jean Staune, philosophe des sciences. Il rappelle la particularité de l’expérience d’Eben Alexander : l’état de son cerveau ne lui permettait pas de produire une quelconque expérience. Après avoir étudié toutes les autres hypothèses possibles, il en est arrivé à retenir celle concevant les expériences vécues comme réelles mais relevant d’une autre réalité. « Le premier enseignement qui en découle très nettement, nous dit Jean Staune, est une remise en cause radicale de ce que nous croyons savoir sur le temps, l’espace, l’énergie et la matière. » Cela pourrait annoncer, devrait annoncer, un bon en avant dans les sciences de la conscience dont on voit aujourd’hui, si peu dans cette France coincée par ses modèles de pensée étroits, qu’elles multiplient les approches audacieuses.

« En fait, poursuit Jean Staune, on peut dire que les sciences de la conscience sont dans un état comparable à celui dans lequel était la biologie avant la découverte du rôle de l’ADN dans la duplication des systèmes vivants, ou à celui dans lequel était l’astronomie avant la découverte de la gravitation par Newton. Il est clair qu’une clé de compréhension nous manque, et il est tout à fait possible que, lorsqu’elle sera découverte, cela remette profondément en cause les conceptions précédentes. Ce fut souvent le cas dans l’histoire des sciences. »

C’est donc une restauration de la relation créatrice entre sciences et spiritualité qui est attendue mais une alliance renouvelée capable de traverser les cultures.

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