Pratique de la prière intérieure de Jean-Marc Vivenza

Jean-Marc Vivenza poursuit son travail saint-martinien avec ce nouvel ouvrage consacré à la prière et à l’oraison.

Pour comprendre la démarche, à la fois dans sa profondeur et dans sa pédagogie, nous pouvons examiner le sommaire, très révélateur. Une première partie, introductive, traite de La doctrine de l’oraison intérieure en plusieurs temps : La nécessité de l’oraison intérieure selon le Philosophe Inconnu (Louis-Claude de Saint-Martin) – Le Temple de Dieu – Nous ne devons pas faire « mourir » Dieu en nous – La prière intérieure « opère » la génération divine – La prière intérieure est supérieure aux « prières de formules » - La prière « secrète » ininterrompue active dans le « fond de l’âme ».

Nous sommes bien ici dans l’interne et dans l’approfondissement de l’interne qui nous fait passer de la forme au silence, de la formule au spontané pour retrouver le priant permanent qui est en nous, Dieu lui-même. Il s’agit bien de laisser Dieu prier en nous, de libérer la place si encombrée. La prière selon Louis-Claude de Saint-Martin évoque la prière du cœur des hésychastes. Le chemin qui va de l’externe à l’interne est un retour à Dieu par le simple, le silence et le spontané.

Jean-Marc Vivenza rappelle cette pensée de Saint-Martin : « Je préfère infiniment la voie douce, simple et intérieure par laquelle la racine intime même peut se réveiller; car si cette racine intime et divinement centrale peut se réveiller elle doit apporter tout avec elle, et sa reproduction universelle ne doit plus pouvoir s'interrompre; voilà pourquoi il est si avantageux de marcher par cette voie, parce qu'alors nous n'avons pour ainsi dire plus rien à faire. Aussi dans mes moments de bien-aise me suis-je dit souvent que le commerce de la vérité finirait par être un vrai commerce de paresseux attendu qu'elle faisait tout pour nous. » (Portrait, 701).

La seconde partie de l’ouvrage est consacrée à la pratique de l’oraison intérieure, méthode et manière : Comment prier selon Saint-Martin ? – Poursuivre l’œuvre de prière – L’oraison de simple présence – S’avancer dans la « Présence de Dieu » - Unir le cœur à l’esprit – Laisser agir Dieu par la « vraie foi » – La nuit de l’esprit – Le repos en Dieu.

Nous voyons le mouvement, l’effort qui va de l’externe à l’interne, du monde au cœur, s’estomper pour laisser venir cette vague du « vrai » qui émane de Dieu. C’est un chemin de dépouillement et d’abandon pour « se laisser remplir de « l’effusion divine » ».

Jean-Marc Vivenza débute ainsi sa conclusion « Nous sommes ciel, faits pour le ciel ». Il s’agit de retrouver notre nature originelle et ultime permanente en réalité. Ce chemin de réintégration de notre vraie nature demande cependant quelques conseils très pratiques : Comment entrer en oraison ? Que faudra-t-l faire ensuite ? Est-ce cela contempler ? Comment agir contre les distractions ? Se laisser reconquérir par notre vraie nature ne va pas de soi, il faut affaiblir les conditionnements qui nous maintiennent dans la mondanité.

En annexes le lecteur retrouvera Les dix prières de Louis-Claude de Saint-Martin précédées de La prière du cœur est le vrai culte agréable à Dieu, un texte du marquis de Dampierre, écrit au XVIIIème siècle et des extraits d’un texte de J. Petit publié en 1686 à Grenoble : Le moyen court et très facile de faire oraison, que tous peuvent pratiquer et arriver par-là à une haute perfection.

Ce bref et dense traité qui aborde un grand sujet permettra à celui qui cherche à retrouver l’intimité avec Dieu, et l’intimité même de Dieu, de se consacrer à l’essentiel.

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