L'étrange fatalité des Histoires désobligeantes de Léon Bloy : pour une représentation nietzschéenne du sacré ?
Les Histoires désobligeantes de Léon Bloy, parues en 1894 (soit dix ans après Ainsi parlait Zarathoustra de Nietzsche), semblent offrir au lecteur l'image d'un monde absurde et perverti, où les personnages seraient les proies stupides d'un mauvais sort insondable. Tout principe transcendant et porteur de sens y paraît à première vue absent…
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Chose curieuse pour Bloy, écrivain catholique, qui n'a cessé de faire figurer dans son œuvre le pouvoir du divin sur les individus.
Le Dionysos de Nietzsche, cette pulsion qui survient une fois l’unité du monde déchirée, rejoint le carnavalesque de Bloy, comprendre ici « la subversion des codes du divin ».
Ces brèves et violentes Histoires permettent ainsi à Bloy d'aménager une façon nouvelle de représenter un sacré au mieux insidieux, au pire révélateur dans son absence et invisibilité.
Dans cette analogie qu'Audrey Milet nous propose, ce recueil coïnciderait alors avec « la mort de Dieu », au sens où Nietzsche l'entendait véritablement : l'Invisible, remis en cause par la rupture épistémologique qui ouvrit le XIXe siècle, doit chercher une reviviscence que Bloy propose justement de sentir dans la représentation d'une fatalité aussi étrange que violente…
L’image de Léon Bloy : www.litteratureaudio.com
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Exposé issu du colloque : Raconter et montrer l'Invisible à la croisée de la littérature, des arts de la scène et du cinéma (1850-1930), août 2024. Direction scientifique : Julie Anselmini, Yann Calvet et José Moure. Réalisé avec le soutien de :
• UFR "Humanités et Sciences Sociales" (HSS) | Université de Caen Normandie
• Laboratoire "Lettres, Arts du Spectacle, Langues Romanes" (LASLAR - UR 4256) | Université de Caen Normandie
• Institut "Arts Créations Théories Esthétique" (ACTE - UR 7539) | Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
• Caen la mer Normandie