Le dzogchen, voie du bouddhisme tibétain

Les deux auteurs, disciples de Chögyal Namkhai Norbu, proposent avec ce livre une introduction claire aux enseignements et aux principes du dzogchen dont Norbu est le principal représentant en Occident. Le dzogchen est typiquement une voie non-dualiste, indépendante des formes qui le véhiculent dans la temporalité.

« Nous parlons des « enseignements du dzogchen », précise Namkhai Norbu en avant-propos, mais la véritable signification du terme dzogchen est « la connaissance de la condition réelle de l’individu ». Dzogchen est un mot tibétain : dzog signifie « l’état parfait », et chen veut dire total. L’état totalement parfait est notre potentialité.

Ainsi, toute personne a son dzogchen, sa propre potentialité. Ainsi, toute personne a son dzogchen, sa propre potentialité – et pas seulement les humains, mais tous les êtres vivants. Et pour découvrir notre potentialité, nous avons des enseignements. » La clé des enseignements du dzogchen ne réside pas dans l’intellectualité ou l’érudition mais dans l’expérience quotidienne.

Il s’agit d’ « être présent » à chaque instant. Les auteurs rappellent au lecteur les enseignements du Bouddha et les trois chemins ou approches proposées, celle des sutras, la voie du renoncement, celle des tantras, la voie de la transformation, et le dzogchen ou voie de l’auto-libération : L’enseignement du dzogchen n’est pas une voie de renoncement ou de transformation ; c’est plutôt la voie de l’auto-libération. Qu’est-ce que cela signifie ?

L’objectif principal des enseignements dzogchen n’est pas de supprimer ou de transformer les émotions mais d’être à même de se trouver directement dans la « condition réelle » ou « état primordial ». Dans le dzogchen, il n’y a pas de règles spécifiques à suivre comme dans la tradition des soutras, ni d’engagements ou de promesses spécifiques à garder comme dans la tradition tantrique. La seule ligne directrice à suivre est sa propre conscience éveillée. (…) L’expérience de l’état primordial non-duel est le point de départ de la pratique du dzogchen, et c’est la raison pour laquelle cette condition primordiale est appelée « la base » dans la tradition dzogchen. »

Cette base est présentée en trois aspects simultanés, « essence », « nature », « énergie », qui trouvent place dans l’un des grands symboles du dzogchen, le miroir. La nature directe du dzogchen n’exclue pas les méthodes et pratiques. Ces dernières se distinguent en principales, comme la contemplation non-duelle, ou le son, et secondaires, qui participent d’une propédeutique.

Les auteurs insistent sur la fonction du maître, les trois types de transmission, directe, symbolique et orale, Une partie importante de l’ouvrage traite des lignées de maîtres, des « tertöns » révélateurs des enseignements et de la fonction essentielle des parèdres dans le procès de révélation. Le dzogchen demeure et résiste aux dilutions et morcellements de tout genre engendrés par le monde moderne. Sa capacité à l’inattendu lui permet de resurgir malgré les conditionnements ou crispations de l’époque.

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