Ce travail très personnel de Charles Imbert est tout à fait intéressant même s’il débute par un constat erroné. En effet, l’auteur affirme d’emblée que « De nos jours, l’Initiation est une question qui est réservée, en Occident, à la seule Franc-maçonnerie. ».
Quid des traditions pythagoriciennes, osiriennes, kabbalistes ou autres qui certes ne se pavanent pas sur internet mais qui perpétuent discrètement une initiation traditionnelle antérieure, du point de vue de chronos, à celle à ce que prétend parfois à tort la Franc-maçonnerie ?
Charles Imbert, paradoxalement, prend comme vérité l’assertion selon laquelle la Franc-maçonnerie participe d’une Tradition ininterrompue depuis les premiers âges, en appelant cette fois autant à l’aïon qu’à chronos. Pour Charles Imbert, la source de la Franc-maçonnerie serait ainsi le Mithraïsme, une expression majeure de la Tradition initiatique qui a influencé nombre de courants spirituels.
L’intérêt de son propos est de dégagé partiellement une structure initiatique qui se perpétue à travers différentes formes traditionnelles depuis l’Antiquité et que l’on retrouve dans la Franc-maçonnerie. Si cela ne démontre en rien une continuité formelle et temporelle cela met en évidence la permanence d’un procès capable de s’adapter aux contextes culturels rencontrés. Ce modèle structurel est septénaire, en correspondance avec les planètes, réduction ou condensation d’un modèle en douze degrés composés de six petits mystères et six grands mystères.
Charles Imbert pose avec pertinence la question de la validité de l’usage fait de ces degrés devenus grades stériles dans bien des cas. Charles Imbert développe particulièrement les correspondances mithriaques des sept degrés, symbolismes, liens éventuels avec les systèmes de chakras et survivances maçonniques. Il insiste également sur « la métamorphose de Mithra en Jésus ». En réponse aux sept esprits de perversité il introduit enfin le lecteur à l’échelle du Salut et les sept degrés de la Ziggourat. Il y a beaucoup de juxtapositions osées dans les développements proposés.
La question n’est peut-être pas de savoir si elles sont légitimes mais plutôt si elles font sens pour approcher les fondements de l’initiation. Le voyage dans les mythes fondateurs proposés par Charles Imbert est en effet riche de détours éclairants.