Cette « galerie de portraits imaginaires impertinente et acidulée » est illustrée en couverture par un maçon qui, sous l’influence de ce cher Iznogoud, clame pour lui-même « Un jour je serai Vénérable Maître à la place du Vénérable Maître. ». Le ton est donné. Il s’agit d’une « satire amicale », et bienveillante, qui fait appel à l’humour, ce recadrage naturel, pour reconnaître et mettre à distance les petits et grands travers de ce lieu de vie, à la fois banal et exceptionnel, qu’est la Franc-maçonnerie.
« La Franc-maçonnerie, nous dit Pierre Audureau, possède sa part de lumière et sa part d’ombre. Comme toute organisation humaine. Cet opuscule impertinent relève certains travers bien connus des initiées comme des initiés, de tous les temps, de tous les horizons maçonniques.
Lecteur, ne te trompe pas, il s’agit d’un acte d’amour envers une méthode initiatique, tant décriée par ceux qui ne la connaissent pas, mais tant appréciée de ceux qui en bénéficient. (…)
Cette satire amicale devrait servir de miroir à ceux qui suivent leur chemin de façon chaotique. Puisse-t-elle les interpeller et les faire progresser. »
Les portraits proposés condensent les traits de caractère regrettables que l’on peut parfois croiser en Franc-maçonnerie. Au-delà de la drôlerie, ils invitent à une rectification qui concerne tout un chacun et se trouve au cœur de la démarche initiatique.
« Toute réunion d’hommes, poursuit Pierre Audureau, comporte des déviances par rapport aux nobles principes qui les rapprochent. La cupidité, l’ambition, l’orgueil, la médisance, la jalousie, la méchanceté se retrouvent hélas dans tous les groupes, qu’ils soient politiques, syndicalistes, hommes de clergés, artistes, enseignants, ou tout simplement employés dans une quelconque société ou service public. La Franc-maçonnerie n’y a pas échappé. Elle est, elle aussi, un reflet de la société avec ses grandeurs et ses turpides. Mais s’il y a des Francs-maçons qui déçoivent, la Franc-maçonnerie, elle, ne déçoit pas. En tant que système d’épanouissement psychologique et moral de l’individu, en tant que promoteur d’une humanité plus juste, plus fraternelle, elle a toujours proposé ses outils pour le bien, tout en condamnant le mal. Ce sont ses adeptes qui détournent parfois le ciseau, qui brisent leur pierre au lieu de la buriner le mieux possible. Les défauts de certains ou de certaines entachent indûment le processus. La méthode n’a jamais trahi ceux ou celles qui la pratiquent honnêtement. Ils sont heureusement beaucoup plus nombreux que les âmes grises et les cœurs fermés. »
Pierre Audureau veut défendre l’idéal humaniste de l’institution maçonnique. Jacquou le croquant, François Rigidus, Calculi, Magic and co, Grandgousier, Oswald Lermétic sont quelques-uns de ses assistants dans cette entreprise. Ils illustrent nos conditionnements ou nos imperfections. Il n’est pas certain que l’esprit caustique soit d’un quelconque effet sur ces crispations de l’ego mais le grand éclat de rire rabelaisien sans aucun doute.