L’acceptation profonde. Dire oui à la vie et se transformer

Cet ouvrage traite de la fonction thérapeutique, réconciliatrice de la spiritualité.

La première partie insiste sur l’acceptation et sur la reconnaissance d’une évidence : l’acceptation de la vie telle qu’elle se présente est déjà là. Jeff Foster cherche à identifier les composants dynamiques de la quête. Se vivre comme séparé engendre la recherche de complétude. Nous accordons de manière erronée à des éléments comme l’argent, le sexe, la gloire, la beauté, le pouvoir de nous donner cette complétude. Nous refusons toutes les expériences qui nous semblent hostiles à cette complétude, pauvreté, solitude, échec, laideur… L’acceptation profonde ne s’obtient pas, elle se reconnaît comme déjà présente. « La souffrance est toujours une invitation à découvrir, au cœur de l’instant, ce que nous n’acceptons pas vraiment, et à voir aussi que ce que nous n’acceptons pas est déjà accepté. » Enfin, tout est déjà accompli.

La seconde partie est consacrée à l’acceptation profonde au quotidien. Jeff Foster invite à une distinction salutaire entre douleur et souffrance. Il met aussi en garde contre l’identification courante à la victime. Les relations et les interactions au quotidien apparaissent comme une expression de notre recherche souvent inadaptée de complétude. L’intention est juste mais sa mise en œuvre est mal ajustée entraînant de nombreux conflits, rejets et incompréhensions. Reconnaître et éviter les crispations dualistes permet de réduire les jeux de pouvoir qui polluent les relations de surface comme les relations profondes. Faire des conflits des invitations à se confronter aux images de nous-mêmes que nous voulons absolument défendre permet d’approcher de la nudité de l’être et autorise la rencontre :

« Lorsque la personne en face de vous est libérée de ses fardeaux – le fardeau d’avoir à être celui qui vous complète et le fardeau d’être celui qui peut menacer votre complétude -, elle est libérée de son statut de gourou, déshabillée de l’imaginaire de son pouvoir de complétion. Et lorsque cela se produit, vous pouvez voir cette personne pour ce qu’elle est. La lutte de pouvoir est terminée, et une rencontre humaine authentique est vraiment possible. »

Le cheminement proposé par Jeff Foster est, classiquement, une inscription dans l’ici et maintenant mais une inscription de fait, non recherchée et non contrainte :

« Le début de la grande liberté, suggère-t-il, consiste à réaliser que rien ne manque jamais à l’expérience présente. Il n’y a que l’histoire que quelque chose manque, l’impression que quelque chose manque. Et toutes les histoires avec leurs impressions associées apparaissent dans le vaste espace que vous êtes, qui est toujours complet en soi. Rien ne manque à l’espace dans l’espace ouvert que vous êtes, car l’espace ouvert que vous êtes contient tout ce qui vient et s’en va. Même l’impression de manque la plus intense apparaît et disparaît en ce que vous êtes. Même le manque fait partie de la complétude de l’instant. Ici, à l’endroit où vous êtes, même le manque est complet. »

Jeff Foster invite le lecteur à se reconnaître dans sa propre nature :

« En tant qu’espace ouvert, vous ne pourrez jamais être celui qui est désespéré, celui qui est impuissant, celui qui est submergé, car ce que vous êtes est pure capacité d’accueil pour toutes les impressions, y compris les plus atterrantes. »

En modifiant notre rapport aux objets extérieurs, en les incluant sans les rejeter, ou en incluant le rejet lui-même, c’est la non-séparation elle-même qui est reconnue à travers l’expérience de la séparation. Ce renversement libère.

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