Benjamin Franklin demeure une grande figure historique au rayonnement toujours actuel. La mystique et la philosophie de Benjamin Franklin sont tout à fait remarquables et très peu connues. Cet essai s’intéresse à certains aspects révélateurs de l’œuvre de Franklin pour qui « chercher la nature de Dieu était le problème fondamental de la philosophie ».

La spiritualité de Benjamin Franklin apparaît solaire et maçonnique. Le 20 novembre 1798, en pleine jeunesse, il rédige un document intitulé Articles de foi et actes de religion, une profession de foi qui débute par ces mots :
« Je crois qu’il y a un Être suprême absolument parfait, auteur et père des dieux eux-mêmes. Car je crois que l’homme n’est pas l’être le plus parfait, mais seulement un des êtres, et qu’il se trouve en dessous de lui beaucoup de degrés d’êtres qui sont ses supérieurs… »
En analysant le credo, Jean-Paul de Lagrave, spécialiste du XVIIIème siècle, de la philosophie des Lumières et de la pensée maçonnique note qu’il est « centré, non sur la Divinité de l’ensemble du cosmos, mais sur le Dieu créateur de notre système solaire. D’après Franklin, il est impossible d’interpeller l’Infini. C’est pourquoi il s’adresse au dieu qui s’occupe plus particulièrement des hommes qu’il a créés et dont il ne veut que le bonheur. Ce dieu, qui a mis les passions dans le cœur de l’être humain, est sensible. Il est un ami puissant pour ceux qui l’honorent et vivent dans un esprit de justice. La meilleure façon de le servir, c’est de faire du bien à ses enfants. »
Benjamin Franklin insistera sur l’usage de la prière, un usage quotidien qui rappelle les pratiques de prière du cœur. On peut trouver de nombreuses références chrétiennes ou antiques chez ce penseur d’une grande érudition mais sa pensée, qui se développe en sagesse, est profondément originale, née d’une authentique expérience mystique et mystérique.
L’auteur consacre un très intéressant chapitre aux égéries et au rapport de Benjamin Franklin au féminin en un temps où la société cantonne les femmes dans leur esclavage familial. Il noua des amitiés profondes et créatrices avec Catherine Ray, Polly Stevenson, Georgiana Shipley, Madame Brillon de Jouy et Madame Helvétius. Jean-Paul de Lagrave parlent d’elles d’une véritable « loge spirituelle d’égéries ».
Si Benjamin Franklin demeura très discret sur ses liens avec l’Ordre maçonnique, l’auteur rappelle qu’il fut « non seulement un Franc-maçon exemplaire, mais un haut dignitaire de la fraternité ». Ce « Chevalier du Soleil » proposa dans son œuvre et incarna dans sa vie un déisme lumineux prônant liberté et tolérance.

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