Dans son avant-propos, l’auteur précise ce qu’est le « petit éveil ».
« Vivre le « petit éveil », l’éveil ordinaire, ne fait pas de nous des êtres libres de l’attraction et de la répulsion, libres de la peur et des fascinations, et ne fait certes pas de nous des sages. Chaque jour est là pour nous le rappeler avec un humour mordant. Cela doit être clair. A l’inverse, il ne faudrait pas croire pour autant que rien ne change au niveau relatif, même si cela ne saute pas aux yeux !
-Alors, en quoi cet « éveil ordinaire » est-il donc si précieux ?
Par lui, un chemin spécifique se dévoile, de jour en jour, très concret. En dehors des découvertes que nous faisons, nous sommes surpris de voir que beaucoup de textes que nous connaissions parlaient de ce que nous vivons après ce « petit éveil ». Un sens nouveau nous saute aux yeux, désenclavé de tout ce qu’on nous avait appris. »
C’est de ce sens nouveau que nous entretient François Malespine à travers des questions courantes du monde traditionnel, la rencontre, la grâce, l’ego, le pardon, le détachement, la vigilance, être et avoir…
Il évoque le chemin qui permet de quitter la conscience identifiée pour retrouver la Conscience/Origine. Ce chemin ne saurait être sans la grâce.
« L’éveil ordinaire provoque en la conscience un glissement de « l’expression » vers la « réflexion », en son sens premier : « caractéristique d’une surface réfléchissante ». Ce changement gagne peu à peu toutes les portes de l’être que sont les sens, qui nous permettent d’entrer en contact avec le monde extérieur. Si la conscience est identifiée, non consciente de son origine, dès qu’une « porte s’ouvre », qu’un de nos sens nous met en relation avec un « objet », tout le vécu, ancien et récent, contenu dans la conscience identifiée, se trouve projeté vers l’extérieur. (…)
La grâce qui révèle la Conscience/Origine consiste en ce que la conscience identifiée devient tout à coup totalement silencieuse : tout ce qui troublait l’eau se dépose naturellement et sans effort et l’eau devient transparente. Il y a alors vécu de la Conscience en elle-même, sans contenu, immersion en l’état de vacuité. Ce vide, lorsqu’il se montre à nous comme notre véritable identité, est en lui-même heureux, lumineux et aimant. Il est alors constaté que cette vacuité demeure, alors même que le mécanisme d’identification revient. La conscience identifiée apparaît au sein de la Conscience/Origine. »
A plusieurs reprises, l’auteur fait d’intéressantes incursions dans le christianisme, démontrant que celui-ci est bien voie d’éveil. S’il invite le lecteur à « marcher sur le vide », c’est avec beaucoup de retenue, de simplicité et de bienveillance.
Editions L’Originel Charles Antoni
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