L’expérience mystique, l’expérience éveillante, est a-culturelle. Elle n’est pas contingente d’un lieu ou d’un temps. Son expression, la traduction langagière de son écho, de sa trace, de sa persistance dans la conscience l’est.

En comparant l’expression du parcours spirituel en sept étapes de Thérèse d’Avila et celui, en onze étapes, des Tibétains, Mariane Kohler nous montre ce qui est partagé, l’essence, et ce qui diffère, la forme. Elle indique également ce qui distingue l’expérience dualiste et l’expérience non-dualiste.
Ce texte s’intéresse à ce que nous appelons les voies progressives, non les voies directes. Les voies progressives sont présentées sous la forme d’une évolution lente, dont chaque étape est clairement identifiable. Résultats obtenus, éphémères ou stabilisés. Obstacles rencontrés, insurmontables ou contournables. Il existe bien une technicité de la méditation qui passe selon l’auteur par des étapes obligées. Pourtant cette cartographie de l’expérience mystique reste consciente que « la carte n’est pas le territoire ». Ici et là, la liberté de l’immédiat accès au divin est semée.
« Il est bon de savoir que le chemin de la méditation est balisé, et qu’on peut y marcher sans souci de s’y perdre.
Mais chacun n’avance pas du même pas. Chaque itinéraire est personnel. Son tracé, sa progression, dépendent des circonstances de notre vie, de notre ouverture au Divin, de la force de notre caractère, des aléas de notre karma et peut-être (qui sait ?), de l’influence des astres (à laquelle je crois d’autant plus que nous sommes partie prenante du ciel étoilé et que les astres sont déjà en nous).
Les chemins spirituels sont nombreux et chacun a, sans doute, son propre parcours. Mais il existe un certain nombre de passages obligés, tels ces majestueux portiques qui, dans les temples bouddhistes, au Japon, ouvre l’accès au sacré.
La quête spirituelle n’est pas une « simple aspiration au Divin », ni quelque chose qu’on ajoute à sa vie, pour lui donner plus de sel. Elle implique une consécration. Se consacrer, c’est faire de sa quête, son but (ce qui n’empêche pas de mener parallèlement une existence profane).
La consécration ne s’improvise pas. C’est un don, un art, une grâce. On naît musicien, mathématicien, poète. De même, on hérite la soif du Divin. »

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