C’est dans le cadre du CESNUR que les auteurs eurent l’idée de ce travail. Ils ont rassemblé une équipe de spécialistes pour s’intéresser aux nouvelles religions, qu’ils distinguent des NMR, « nouveaux mouvements religieux » : George D.

Chryssides étudie l’Eglise de l’Unification de Sun Myung Moon, Christopher Hartney étudie le Caodaïsme, Massimo Introvigne, le Mormonisme, Reender Kranenborg, les Brahma Kumaris, Jean-François Mayer, La révélation d’Arès, Margit Warburg, la Foi Baha’i, et Pier Luigi Zoccatelli, l’Aumisme.
Au début de l’ouvrage, Jean-François Mayer distingue donc les Nouvelles Religions des Nouveaux Mouvements Religieux, la distinction est intéressante et importante. Elle modifie à la fois notre regard sur le monde des religions aujourd’hui et notre interprétation des expériences religieuses du passé. Un parallèle pourrait d’ailleurs être dressé avec l’observation des mouvements philosophiques ou initiatiques dans l’histoire.
« Au cours des siècles, des milliers de mouvements religieux ont vu le jour. (…) Beaucoup de mouvements du passé ont par la suite disparu, parfois sans laisser de traces. Tel sera certainement aussi le destin de biens des groupes actuels.
Parmi ceux qui survivent à l’épreuve du temps, plus rares encore sont ceux qui donnent naissance à de nouvelles traditions. En grande majorité, les mouvements nouveaux s’inscrivent dans l’orbite d’une tradition religieuse préexistante, dont ils offrent des variations : ils entendent réformer la tradition dont ils sont issus ou affirment en maintenir la pureté face à des évolutions qu’ils réprouvent. Ils introduisent parfois de nouvelles interprétations ou réagencent de façon originale les éléments constitutifs de cette tradition. (…)
Cependant, dans des cas peu fréquents, la différenciation devient telle que l’on peut dire qu’une nouvelle famille se crée. L’exemple du christianisme vient aussitôt à l’esprit : le Christ et ses disciples visitent le Temple de Jérusalem et les synagogues, ils appartiennent à la sphère du judaïsme. (…) Le christianisme aurait pu rester une secte juive, considérée comme hérétique par les autres juifs. Mais il s’émancipa du judaïsme, porté par un élan étonnant, et devint, dès les premiers siècles, une tradition religieuse indépendante, assimilant certes l’héritage du judaïsme, mais sans que personne ne puisse aujourd’hui présenter le christianisme comme une simple branche du judaïsme.
Evitant préjugés et projections, les auteurs ont cherché à distinguer quelques nouvelles religions potentielles au sein du foisonnement religieux actuel.
Plusieurs paramètres ont été définis de manière non exhaustive : L’existence de livres sacrés, en tout cas d’un corpus de textes considérés comme sacrés – Des sources éclectiques, voire un « néo-syncrétisme », amalgame intentionnel d’éléments empruntés à d’autres traditions, qui va au-delà du syncrétisme classique naturel – La structure de l’organisation – Les doctrines et croyances – Les rites et pratiques – La culture religieuse et séculière.
Le processus de différenciation et d’autonomisation qui fonde une nouvelle religion est complexe, variable et dans la forme et dans la temporalité. Chaque cas est donc unique, même si des comparaisons peuvent être établies.
Les sept cas étudiés, très différents les uns des autres, permettent de vérifier la pertinence de l’approche des chercheurs. Il y a là l’ébauche d’une méthode de travail fort riche qui peut contribuer à mieux connaître le phénomène religieux et son développement.

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