Instructions spirituelles de Krishna Menon

Krishna Menon ou Srî Âtmânanda (1883-1959) est l’un des maîtres de l’Advaïta Vedanta, au côté d’enseignants qui nous sont plus familiers comme Râmana Mahârshi, Nisargadatta ou Prajnanpad. Son enseignement relève du non-dualisme et des voies directes. C’est le premier recueil d’enseignements de Krishna Menon qui paraît en français. Notons que son fils aîné et aujourd’hui son arrière-petit-fils, Guru Yogesh, ont assuré la poursuite de cette transmission.

En introduction, Nitya Tripta précise le regard développé par Krishna Menon qu’il nous invite à adopter, au moins le temps de découvrir les paroles de cet enseignant.

« Il serait utile de définir au préalable le sujet, l’approche, le champ d’investigation et le final apparaissant dans ces notes. Le sujet discuté ici est l’ultime Vérité ou paix. L’approche est la méthode de la perception directe de l’Advaïta (le strict vichâra-mârga, voie de l’investigation). Le champ d’investigation est la totalité de l’expérience humaine, composée des trois états : veille, sommeil, rêve et de la conscience encore au-delà. La position prise est strictement celle de la Vérité absolue, et la référence faite uniquement à l’être intérieur. »

Krishna Menon a voulu et a réussi sans conteste a présenté la Réalité ultime de manière accessible à tous, loin de l’érudition et des commentaires interminables. Une autre dimension de son enseignement est d’être non restrictif, la Voie est ouverte à tous y compris à celui qui continue à assumer sa famille et un travail profane. Nul besoin de se retirer de la société. Simplicité, clarté, accessibilité, efficacité, logique caractérisent son enseignement qui est toujours adapté à l’interlocuteur et au contexte sans jamais perdre de vue l’ultime finalité.

Quelques exemples :

 

« Servitude et libération.

Que sont la servitude et la libération ?

Lorsque la personnalité entre dans l’impersonnel, c’est la servitude.

Lorsque la personnalité se fond dans l’impersonnel, c’est la libération.

Mais lorsqu’il est établi – aussi loin que cela vous concerne – qu’il ne peut y avoir rien d’autre que l’impersonnel, il importe peu que vous soyez le personnel ou l’impersonnel. »

 

« Objets, perception et réalité.

La réalité de chaque objet que vous percevez n’est que votre propre réalité, et cet objet n’a pas d’autre existence indépendante que vous-même.

Aucune perception ne cesse tant que l’objet n’a pas été réduit à la connaissance ou enregistré dans la connaissance. Alors l’objet n’existe plus en tant que tel. »

 

Chaque parole, chaque réponse aux questions de ses élèves, a une conséquence pratique immédiate au sein du quotidien.

 

A propos de « l’état naturel » :

« L’état naturel du sahaja est l’état où vous maintenez cette certitude ou cette conviction profondément enracinée en vous que vous ne quittez jamais votre vraie nature de Conscience et de paix. »

« Lorsqu’on vous demande ce que vous êtes, si la réponse vous vient spontanément à l’esprit « Je suis pure Conscience », on peut dire que vous avez atteint l’état naturel. »

 

Parole après parole, Krishna Menon desserre les mailles du tissu qui enferme et contraint le Soi dans l’apparaître jusqu’à lui laisser assez de liberté pour s’en dégager absolument. « La perception directe est amour » dit-il.

Source: La Lettre du Crocodile

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