Clavicules initiatiques

Avec ce livre, Chalybe s’impose comme une référence dans le domaine de l’alchimie.

Dans son avant-propos, Cerberius rappelle toute l’exigence de la voie alchimique, rappelant que tout Art nécessite de longues études et de longues pratiques, dans la solitude.

Cela vaut d’ailleurs pour toute voie réellement initiatique y compris pour ce qui est désigné comme voies directes, celles-ci ne se révélant « directes », le plus souvent qu’après une longue propédeutique.

Tout en respectant l’approche des Anciens qui transmirent d’une manière analogique l’enseignement, Chalybe s’emploie à clarifier, rendre intelligible, sans pour autant dévoiler dans une relation avec le lecteur-chercheur qu’il entend comme privilégiée :

« Mon cher étudiant de l’art, écrit-il au tout début de ces Clavicules, en espérant que ce tutoiement, qui est une marque de grande affection envers toi, nous rapprochera, veux-tu bien, je te prie sincèrement, attacher ton esprit à ces propos et imaginer qu’ils viennent directement de la plume de ton propre père, t’aimant, comme tes frères et sœurs plus avancés que toi, d’un égal amour, afin de combler ton louable désir de vouloir extraire derrière leurs écorces dures, la Quintessence, liqueur ou ladite substantifique moelle qui s’y cache, onctueuse, succulente, coulante comme miel dans l’eau chaude ou fondante comme glace sous les caresses d’un soleil estival. En outre, aie foi qu’il n’y eut jamais un seul Maître ou Adepte qui prêchât le mensonge à son fils spirituel, dans le noir dessein de condamner sa docte ignorance ou la belle innocence de ses jeunes années, à une errance éternelle. »

Filiation donc, amitié spirituelle et responsabilité dans la relation de maître à disciple (qui pratique la discipline) constituent un paradigme pour le parcours que constitue ce livre. Nous ne commenterons évidemment pas le contenu du livre dont le sérieux ne fait aucun doute. Ce n’est que dans cette relation singulière qu’il convient de le recevoir.

En voici le sommaire : I. GÉNÉRATION DU MERCURE /   I. DES BAIES DE LA VIGNE, SATURNE DES SAGES - II. PRÉPARATION DU PREMIER MERCURE / II. EXTRACTION DE LA MATIÈRE VINEUSE, MERCURIELLE OU VITRIOLIQUE ... - III. DISTILLATION DU 1er MERCURE DES PHILOSOPHES / III. DISTILLATION DU VIN OU DE LA MATIÈRE MERCURIELLE - IV. ACUATION DU MERCURE VÉGÉTABLE OU DE SON SECOND ESPRIT / IV. RECTIFICATION DE L’ESSENCE VÉGÉTABLE OU DU SECOND ESPRIT MERCURIEL - V. QUINTESSENCIATION DE LA SUBSTANCE VITRIOLIQUE/ V. EXTRACTION DU TROISIÈME MERCURE OU PROPHÈTE DE L’ART - VI.  DISSOLVANT UNIVERSEL OU LION VERT /VI. DE LA SUBSTANCE VITRIOLIQUE OU DU LION VERT PROTÉEN... - VII. UNION DES CONTRAIRES /VII. DU COÏT ET DE LA CONJONCTION VÉRITABLES DES MERCURE ET SOUFRE PHILOSOPHIQUES OU ORS VIFS - VIII. TROIS ORS DE LA NATURE  / VIII. PIERRE MINÉRALE, VÉGÉTABLE ET ANIMALE - IX. IGNE NATURA RENOVATUR INTEGRA / IX. CALCINATION OU COCTION PHILOSOPHIQUE - X. PHŒNIX / X. FIXATION PHILOSOPHALE - XI. EAU CÉLESTE ET HOMOGÈNE / XI. DISSOLUTION ET CONFECTION DE LA PIERRE - XII. SUBSTANCES ET RÉGIMES IGNÉS /XII. DES FEUX NATUREL, ÉLÉMENTAIRE, CONTRE NATUREL ET INNATUREL - XIII. ŒUVRE AU NOIR /XIII.  DES PURGATION ET PURIFICATION - XIV. SANS EUX JE NE VIS NI NE PROSPÈRE / XIV. MERCURE ET SOUFRE - XV. INSÉMINATION PHILOSOPHALE / XV. DE LA GÉNÉRATION PHILOSOPHIQUE - XVI. ONTOGENÈSE PHILOSOPHALE / XVI. DE L’EMBRYON PHILOSOPHIQUE - XVII. SUBLIMATION OU EXALTATION / XVII. PALINGÉNÉSIE DES SOLEIL ET LUNE - XVIII. MÛRISSEMENT DE LA PIERRE / XVIII. DE L’IMBIBITION OU DU NUTRIMENT - XIX. AUGMENTATION DE L’ÉLIXIR / XIX. FERMENTATION DE L’ENS PHILOSOPHAL - XX. MULTIPLICATION DE LA PIERRE / XX. ACCROISSEMENT DES FRUITS SURGEONAUX.

INTRODUCTION AU PRÉCIS D’ALCHIMIE INTÉGRAL -   COMMUNICATION... - XXI.DÉTERMINISME SCIENTIFIQUE OU NATURE BIFURQUANT ? - XXII. ÉMERGENCE DE LA VIE ET INFINIES VARIÉTÉS - XXIII. ORIGINE PANSPERMIQUE ?  - XXIV. SERIONS-NOUS DES SUPERGIRUS ? - XXV. DE L’INDÉTERMINÉ À LA SINGULARITÉ QUI N’EN EST PAS UNE - XXVI. À L’ORIGINE DES SAVOIRS - XXVII. MENSTRUUM IRRATIONNEL ET UNIVERSEL.

Chaque chapitre est introduit par une planche couleur. Les sept derniers chapitres regroupés sous le titre Introduction au précis d’Alchimie intégral abordent un certain nombre de questions à la fois sous l’angle traditionnel et sous l’angle scientifique comme l’éventuelle barrière entre vivant et inerte, l’essence et la nature du vivant, les limites de la vision mécaniste de l’univers, l’hypothèse panspermique, la fonction des virus géants. La lucidité sur les auto-validations et les tautologies de l’auteur permet d’ouvrir sur des champs d’investigation aussi nécessaires qu’inattendus. Le lecteur trouvera ici tant matière à penser que matière à opérer.

« Il ne s’agira pas, néanmoins, précise encore Chalybe, de fouler de nombreux domaines spéculatifs et techniques ouverts par la science contemporaine, pour s’y retrouver enchaîné. Mais plutôt d’assimiler quelques connaissances théoriques et pratiques indispensables qu’aideront et faciliteront en contre-partie, d’autres investigations à caractères purement alchimiques afin d’obtenir de corps réduits avec patience et respect, leurs seules substances actives. »

Nous ne pouvons rendre compte en quelques lignes de tout l’intérêt de ce livre. Disons pour conclure qu’il est indispensable à quiconque est concerné par l’alchimie, étude et pratique, mais plus particulièrement pour ceux qui opèrent au laboratoire.

Source: La lettre du crocodile

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