D’Ardent Désir

L’ouvrage tient son titre de la devise qui accompagne le blason de Witold Zaniewicki. Membre du clan polonais de l’Epervier, l’auteur a repris le rapace dans son blason et s’en explique longuement dans un développement sur l’épervier en héraldique, à ne pas confondre avec le faucon. C’est un oiseau-chevalier qui évoque la liberté, la noblesse, la beauté. Witold Zaniewicki l’associé volontiers à l’Esprit, accordant le Cheval au corps et la Dame à l’âme, tous les trois peu présents en héraldique. Quant à la devise, elle fait allusion à l’Homme de Désir de Louis-Claude de Saint-Martin et au « Feu spirituel Ardent ».

Ce blason oriente les textes rassemblés dans ce livre, caractérisés par une hauteur de vue et une exigence de précision indispensables à qui veut voyager en initiation. Witold Zaniewicki propose une synthèse très exhaustive de la question chevaleresque. Il évoque l’apparition progressive du chevalier en trois temps : la naissance du corps à la fois militaire et spirituel des miles vers l’an mille. Le passage du miles à l’eques sous l’influence de l’Eglise, dans un contexte guerrier. Une troisième époque est marquée par la spiritualisation des rites et l’ajout de nouvelles obligations. Il existe donc une chevalerie antérieurement aux Croisades ainsi que des institutions hospitalières. Les deux fonctions, militaire et hospitalière, vont se fondre dans les grands Ordres de Chevalerie de Terre Sainte que l’auteur présente succinctement, caractéristiques et évolutions qui divergent selon les territoires. Witold Zaniewicki remarque que « ce sont des femmes qui maintiennent la tradition et il existe encore de nos jours un couvent de Comandadoras de Saint-Jacques à Santos-o-Novo et un couvent de Comandadoras d’Aviz à Lisbonne ».

La Rose-Croix est l’un des thèmes présents dans cet ouvrage. Witold Zaniewicki, sur les pas de Sédir, insiste sur L’imitation de Jésus-Christ comme « Livre des Rose-Croix ».

« L’imitation de Jésus-Christ est la sœur des cathédrales gothiques. Elle est de tous les temps, de tous les pays, de toutes les religions ; sa lecture donne l’éblouissement que laisse dans nos yeux le soleil tamisé par les feux colorés d’une verrière en rosace. L’actualité de ce livre où l’Energie divine se verse dans l’âme de l’élu est éternelle. Œuvre d’Harmonie et de Mesure, œuvre d’équilibre entre ciel et terre, elle est un sommet de la mystique et de la poésie sacrée. La théologie n’y est pas doctrinale, elle y est contemplation (cum-templum). Le livre n’est pas composé d’éléments venus du dehors, mais il est né du jaillissement d’une source intérieure et du dépôt d’une rose céleste. Il est signe et contre-signe. Il échappe en tout cas à la scolastique catholique. Il est à la fois transcendant et humain et en cela il intéresse le Rose-Croix, dont la position d’équilibre est spécifique. »

Witold Zaniewicki nous fait également découvrir Santa Maria Della Salute à Venise comme temple rosicrucien.

Bien d’autres sujets sont développés dans ce livre. Outre l’angéologie, Witold Zaniewicki aborde le soufisme, le bouddhisme, la kabbale, l’œuvre de Milosz… à chaque fois pour entrouvrir une porte sur l’infini.

Source: La lettre du crocodile  

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