La joie de la vraie méditation par Jeff Foster

« Vous pouvez jeter aux orties l’idéal du type « calme, cool, posé et rationnel » dès maintenant, ami. Et jeter au feu l’image du Bouddha marmoréen d’une inaltérable sérénité. C’est un redoutable mensonge. Il est salutaire de sangloter, de crier, de gémir, de soupirer, d’avoir des fous rires, de trembler, d’éprouver de la peur, de la colère, un profond chagrin, une joie extatique, des envies et des désirs violents.

Il existe un Bouddha sauvage en chacun de nous et il ne veut pas être dompté. Plus vous essayez de le réprimer, plus il se fait entendre. Plus vous essayez de le réprimer, plus il se fait entendre… » Ce passage illustre la manière dont Jeff Foster fait tomber les clichés concernant la méditation, la discipline de l’éveil et l’éveil lui-même, balayant du même coup les processus de culpabilisation et les leviers d’éventuelles manipulations.

Cesser de vouloir changer l’autre ou le monde mais l’aimer. Accepter et s’accepter ce qui se présente en l’instant tel qu’il est. Cueillir la nouveauté totale de l’instant présent. Goûter le silence. Reconnaître la vie comme le véritable enseignant. Voici quelques-unes des propositions de Jeff Foster.

« On nous a envoyé des gourous, des guides, des anges, des guérisseurs, des provocateurs, des alliés et des adversaires de toutes forces et de toutes tailles. Nos partenaires, nos enfants, nos amis, nos proches, nos amoureux. Nos thérapeutes, nos collègues de travail, des inconnus dans le métro. Nos véritables enseignants sont partout autour de nous. Parce que les enseignements de la vie sont anciens et se trouvent au plus profond de nous. Tous les gens qui peuplent notre vie en ce moment ont des présents à nous offrir. Certains d’entre eux sont évidents. Pour d’autres, on réalise après coup seulement que c’étaient des présents. »

Au fil des pages et à travers des entrées différentes, c’est toujours l’instant présent qui est la porte. C’est en l’instant présent que la joie se déploie et non dans une quelconque projection. « La joie, nous dit Jeff Foster, est présente dans chaque pas, accompli ou non. » L’instant présent est aussi l’accès à l’amour, cette lumière qui demeure si nous apprenons à ne pas adhérer ou nous identifier. C’est la danse de la vie qui est le véritable sujet de ce livre.

Jouir de la solitude, reconnaître la liberté de l’être dans les moments les plus simples comme les plus tourmentés, et d’autres saisies de nos compétences profondes, participent de la vraie méditation. Il s’agit bien moins de technicité que de reconnaissance de notre vraie nature que Jeff Foster n’hésite pas à qualifier de sauvage ou de folle, pour signifier qu’elle est non conditionnée, impossible à réduire à un attribut. Il exprime de manière parfois provocante mais juste la non-séparation :

« Je suis un meurtrier, je suis un saint. Je suis une putain, je suis un voleur. Je suis le SDF fourrageant dans les poubelles à côté de la station-service devant laquelle vous passez chaque soir en rentrant chez vous du travail. Je suis un vandale. Un artiste. Je suis un amant déchaîné. Je suis tous les océans. Je suis création et destruction. Je suis les galaxies et les étoiles. »

Source: La lettre du crocodile  

VOUS AIMEREZ AUSSI

Haut