La chambre du Milieu par Marc Steinberg

Peu de Maîtres Maçons se préoccupent du sens opératif de la chambre du Milieu, pourtant au cœur de la démarche maçonnique. Ce petit livre pourrait renouveler l’intérêt et réorienter le sens de cette chambre essentielle : « La chambre du Milieu demeure très particulière en ce sens qu’elle appartient au cœur du temple.

Les chambres du Trait et du Symbole, et toutes les autres précédemment évoquées, se situent bien dans l’espace sacré du temple, mais elles gravitent autour de son centre vital. La chambre du Milieu quant à elle, n’est pas autour du centre mais en ce centre. Elle est au milieu. Mais au milieu de quoi ? »

La première indication tient dans l’accès à la chambre du Milieu. Il se fait par un escalier en spirale, symbole qui évoque la sortie de chronos, et un mouvement ascendant.

« Contrairement à ses définitions usuelles, le milieu dans son sens initiatique n’est lié à aucune notion spatio-temporelle, ni à aucun critère social. Il caractérise un jalon entre le monde manifesté et le non manifesté, le visible et l’invisible, le temps et l’éternité, la naissance et la mort. »

Marc Steinberg analyse les chemins empruntés par le Maître pour rejoindre le milieu juste à travers les tableaux de loge et les tableaux de chambre, dans la fonction de l’étoile de la Sagesse, dans la problématique de la parole perdue. Cette analyse conduit aux secrets de cette chambre :

« Le Vénérable Maître enseigne, par ses actes rituels, à voir et à nommer. Ce faisant, il offre à ses Frères une vision de l’unité, une connaissance qui les délivre de leur vision partiale et limitée. Le secret de la chambre du Milieu réside dans cette transmission qui vise à nourrir la vision en apprenant à « ouvrir l’œil » sur les éléments du réel et à les relier. Les Textes des Pyramides n’affirment-ils pas que l’œil d’Horus est chargé de rattacher les os, de réunir les membres et les chairs, et de dissiper les maux ?

Une autre manière de dire le secret de la chambre du Milieu en tant que lieu du ré-assemblement est précisément le symbole de l’œil complet. A l’œil, comme au dieu Osiris, il manque d’ailleurs une partie. La quête de la partie manquante est recherche de l’unité perdue. »

Et l’auteur d’insister, et même de conclure, très justement, sur l’absolue nécessité du rappel de soi, du lâcher-prise, de la présence enfin.

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