La saga des Teniers. Enigme ou confusion regrettable

De Jean-Claude Rossignol, Editions L’œil du Sphinx.

Jean-Claude Rossignol, peintre, poète, auteur et plus, nous propose une monographie sur cette famille de peintre qui comprendra sept peintres dont quatre de renom.

Originaire de Wallonie, la famille s’établit en 1558 à Anvers et c’est la génération suivante qui inaugure cette lignée de peintres dont la généalogie ne sera rétablie qu’en 1971. Les experts ont donc pendant des décennies confondu les uns et les autres.

Qui sont-ils ? David Téniers I l’Ancien, son fils David Téniers II le Jeune, Abraham Téniers son quatrième fils, David Téniers III, fils de David II le Jeune,, Julian, frère aîné de David l’Ancien, Julian et Theodor, frères directs de David le Jeune. Sept donc. Le plus talentueux et le plus populaire fut David Téniers II le Jeune mais il ne fut pas le seul à montrer du talent. Cependant, dès le XVIIIème siècle, son œuvre éclipse celles des autres qui disparaissent des mémoires, leurs œuvres également.

Toute la famille peignait, ceci pendant deux générations. Leurs œuvres ne sont pas mineures dans l’histoire de la peinture comme le fait remarquer Jean-Claude Rossignol.

« David Téniers l’Ancien et David le Jeune ont du mal à se faire un nom en France dans sa population mais aussi dans ses musées, le Louvre en premier, la muséographie ayant occulté cette famille d’artistes, collectivement donc, car ils sont un lien avec tout un mouvement pictural primordial de la peinture flamande auquel ils appartiennent, et individuellement, le peintre David Téniers II le Jeune occupant le haut de la scène et occultant la personnalité et l’œuvre du père jusqu’à une époque récente, provoquant involontairement une confusion regrettable au détriment de tous. Or, il ne s’agit pas, pour ces peintres, d’artistes mineurs. Et, il faut leur ajouter, non seulement la production non négligeable d’Abraham Téniers, mais aussi, à la lumière de révélations récentes, l’œuvre et la personne du « Troisième David Téniers », le fils de l’illustre David le Jeune. »

Jean-Claude Rossignol reprend la biographie de chacun des sept Téniers, avant d’analyser les œuvres de David Téniers I l’Ancien (1582-1649), de David Téniers II le Jeune (1610-1690), d’Abraham Téniers (1629-1670), et du « Troisième David Téniers » (1638-1685), les quatre plus intéressants du pont de vue artistique. Il se tourne ensuite vers Anton Van Dyck (1599-1641) qui influença le Troisième David Téniers pour s’intéresser à l’une des nombreuses énigmes de Rennes-le-Château qui voudrait associer Nicolas Poussin et un, ou plusieurs Téniers. Jean-Claude Rossignol montre l’absence de fondements de ces prétendues clés secrètes et conclut par ces mots :

« Non, le trésor, la magie, « l’or du temps » dont parlait le poète, est sous le pinceau des peintres, sous la plume des poètes. La Tentation avec ou sans tentation et message soi-disant codé, avec ou sans péchés capitaux, et les autres Tentations de St. Antoine, qu’elles soient des Téniers, père ou fils et petit-fils, nous fait rêver tout court, et elle continuera à le faire à satiété. Et Nicolas Poussin aussi avec ses bergers. Ces peintres nous proposent un monde poétique unique à souhait et enchanteur. Au fait, que pensez-vous du berger Pâris de Van Dyck ? C’est le monde magique de l’art. Le portrait du jeune duc de Richmond en berger Pâris ? L’artiste-peintre l’introduit en plein mythe, dans une légende, une belle analogie, non ? Je laisse pour ma part ces messieurs aller creuser – après s’être creusé la tête – ratisser, et passer au peigne fin la colline d’En-Couty, face au hameau des Clamencis, dans l’Aude, c’est une belle région, et pourquoi n’y aurait-on pas enterré un quelconque, voire fabuleux trésor, comme celui des Wisigoths ? Simplement qu’on laisse Poussin et les Téniers (ils sont sept) en paix. Ils contiennent plus de mystères que n’en contient leur philosophie. »

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