Avec cet essai, préfacé par Michel Charasse, qui n’est pas membre de l’Ordre maçonnique, nous poursuivons l’étude des liens entre « Franc-maçonnerie et engagement politique ».
Marc Viellard est rédacteur en chef de la revue Humanisme. Point d’initiation dans ces pages, point de quête de l’être, mais un humanisme plus politique que philosophique qui dénonce avec justesse les mythes toxiques (certains mythes sont fondateurs) et les dérives qu’ont connues la Franc-maçonnerie comme ses adversaires. Mais à quoi bon démystifier si c’est pour tomber dans un autre carcan de préjugés. En effet, Marc Viellard conclut son livre par cette sentence qui fera mourir de rire les libertaires et les vrais révolutionnaires : « La franc-maçonnerie du futur sera révolutionnaire ou ne sera pas. » Bien sûr, la révolution de l’esprit, la quête absolue de liberté demeurent, à jamais, des constantes initiatiques mais Marc Viellard, tout en rédigeant un pamphlet politique qui aurait été excellent avant 1981, ne rend service ni la maçonnerie initiatique ni à l’initiation dans la Franc-maçonnerie, avec ce texte qui confond démarche initiatique et combat politique, fusse-t-il humaniste :
« Quitte à bousculer quelques rentiers du pouvoir et de la pensée, la maçonnerie a une nouvelle fois rendez-vous avec l’histoire. Il lui appartient, comme de par le passé, comme à la veille de la prise de la Bastille, comme lors de la révolution de 1948, comme au moment de la Commune, de réinventer une société libre, égale et fraternelle, et de rendre l’espoir d’une vie meilleure à tous ceux, en France et dans le monde, que les puissants du moment entendent asservir. L’idéal hiramite peut aujourd’hui s’imposer comme l’âtre de la révolte contre l’injustice et l’oppression. Il ne lui manque, pour ce faire, que quelques moyens d’expression. »
Avant d’envisager de prendre rendez-vous avec l’histoire, la Franc-maçonnerie ne devrait-elle pas prendre rendez-vous avec elle-même et stopper cette fuite en avant dans les préoccupations et occupations profanes ? L’accident de vitesse pourrait être le prochain rendez-vous de la Franc-maçonnerie avec l’histoire. Marc Viellard affirme : « La franc-maçonnerie n’est pas la République. Elle en est le veilleur, le directeur de conscience, parfois la cheville ouvrière. » Pouvons-nous sérieusement penser que nos concitoyens ont aujourd’hui envie d’avoir la Franc-maçonnerie comme directeur de conscience ?
A lire pour la partie historique.