Si la thérapie par les couleurs demeure peu et mal connue, son ancienneté est avérée puisqu'on en a retrouvé des traces tant en Amérique précolombienne qu'en égypte antique ou en Chine impériale.
Dans sa préface, Christian Charrière, écrivain et journaliste rappelle :
"La Cité interdite connaissait, raconte le père Huc dans son Voyage dans la Tartarie et le Tibet deux fonctions mandarinales des plus singulières : l'inspecteur des Ténèbres et le gouverneur des Couleurs.
Le premier, toujours vêtu de noir et faisant retentir ses socques sur le pavé des cours, déambulait la nuit, à travers le palais impérial en frappant sur une conque de bois, pour rythmer le temps et chasser les démons qui pullulent dans le voisinage des monarques.
Du second, à qui Wang-Weï dédia l'un de ses plus gracieux poèmes, Le Gouverneur des Couleurs chez l'empereur jaune, on ne sait que ceci : il arborait la couleur du jour, celle qui reflétait l'état intérieur de son ma”tre et, à travers lui, les intentions célestes, le rayon du Tao. Ainsi n'était-il pas seulement un emblème mais aussi une mystérieuse fenêtre par laquelle les grands luminaires du ciel invisible - les archétypes - pouvaient agir dur le monde..."
Un savoir ancestral que Jean Michel Weiss et Maurice Chavelli s'efforcent de reconstituer à partir d'une double investigation, celui des apports traditionnels, celui des apports scientifiques.
L'ouvrage est une introduction progressive à la médecine des couleurs par l'expérience avant d'en appréhender la théorie. La pratique fait appel à de nombreux outils et à des disciplines diverses que les auteurs organisent en un protocole original associant les sons mais aussi les arômes.
Le livre tout à fait intéressant de Jean-Michel Weiss et Maurice Chavelli est une occasion de réfléchir sur l'apport des médecines alternatives. Leur marginalisation dans l'univers techniciste qui est le nôtre les condamne à un retour sur le devant de la scène par la technique. Il est probable que dans l'avenir, de nombreuses disciplines traditionnelles seront de nouveau prises en compte en raison de découvertes scientifiques convergentes. On ne peut que s'en réjouir mais il faut aussi se garder d'une approche scientiste qui, par facilité, nous conduirait à oublier que le corps possède une sagesse propre à laquelle nous avons accès. Cette "sagesse du corps" doit nourrir l'intellect et l'intellect doit servir cette sagesse. Nous sommes finalement dans une grande période de tâtonnement scientifique et d'errance des esprits. Notre principale erreur est d'agir comme si nous savions ce que nous faisons.

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