Les femmes inoubliables

Notre amie Jacqueline Kelen continue de nous guider à contre-courant de ce monde à la dérive vers les femmes originelles, celles qui nous hantent, porteuses d'immortalité, gardiennes d'éternité, celles dont la chair et l'esprit sont également sacrés.

Sous sa plume de vie rebelle, Jacqueline Kelen dessine ces femmes inoubliables, éternelles qui ont emprunté la voie magique des héros pour faire de leur vie une œuvre d'art. Elle rappelle ainsi à chaque femme et chaque homme, la fonction initiatrice de celle qui, gardienne du feu, peut seule en apaiser la brûlure. La Femme éternelle prend de multiples visages. Elle est Lucrèce ou Eurydice, Médée ou Omphale, Antigone ou Cassandre, Pandore, Viviane, Mélusine, Iseut ou Dulcinée... Elles vivent dans ce Je magnifique de féminité prophétique, sacerdotale, ou guerrière. Elles sont les « Vivantes » nous dit-elle.

 

« Je suis la dangereuse et la très douce. Celle qui tourbillonne mais ne change jamais. Je suis la puissance et l'innocence, la tempête et l'embellie. Le printemps tenace et le sang sur la neige. L'amante aux gestes lents, aux yeux pleins de lumière. Celle que l'on révère et celle qu'on brûle comme sorcière. La clémente et la très lointaine. Celle qui murmure des secrets. Je bouscule tous vos plans d'un grand rire, j'éparpille vos lois, et en tremblant je vous offre une rose. Je suis la nostalgie au fond de votre cœur. »

Toutes ces femmes, qui habitent l’histoire ou les mythes, manifestent l’archétype féminin originel, elles sont le tissage aux motifs infiniment variés de la déesse comme principe premier et ultime.

« Je vous attends depuis l'aube du monde, je veille sur chaque heure de votre sommeil. C'est mon sourire qui vous a portés jusqu'à ce jour et qui vous fait croire en la vie. Je suis votre destin, je fais tourner la roue. »

Elles sont si proches et si éloignées, qu’elles sont à la fois le début et la fin du chemin.

« Je suis la Femme. Une brise de rien du tout sur l'océan de vivre. Un grand tracas d'amour qui monte jusqu'aux étoiles. »

Le « Je » choisit par Jacqueline Kelen pour laisser la parole à ces « femmes inoubliables » nous les rend intimes, presque familières, bien réelles. Alors, emportés par la beauté de la langue, nous les entendons.  Ainsi murmure la Femme éternelle.

« Qu’est-ce que la réalité ? interroge Dulcinée à notre intention. Celle qu’on touche et qu’on aborde avec ses yeux de chair, celle qu’on chevauche et éperonne ? Ou celle qu’on porte en son cœur très savant et qui déploie sa robe de lumière à mesure qu’on avance, qu’on croit et croît en elle ? Tous les autres se leurrent avec leur étroite raison, leur bon sens qui les cloue au sol, avec leurs peureuses habitudes et leur souci du quotidien. Ils n’osent pas prendre leur envol, ils se rassasient de l’ordinaire et du possible. »

Gardienne de l’initiation, la femme ne fait pas qu’indiquer le chemin, elle est le chemin.

Source : La Lettre du Crocodile

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