La France des lieux et des demeures alchimiques

Les Editions Dervy ont eu la bonne idée de rééditer ce livre, présenté par Eugène Canseliet, publié en 1980 chez Retz et devenu introuvable. Dans son propos liminaire, Eugène Canseliet rappelle l’importance des demeures philosophales, cathédrales et autres :

« Les édifices d’antan, de fonction civile ou religieuse, depuis la colonne, la croix ou la fontaine, semblablement modestes, jusqu’au logis cossu, l’église somptueuse ou l’opulent château ; les vieux édifices, petits ou grands, possèdent leur langage qui est celui du symbole, c’est-à-dire de l’image, assurément plus fidèle que la lettre. Qu’elle soit peinte ou bien sculptée, il ne suffit pas d’admirer, dans sa beauté d’exécution, la scène qui, bien que muette en apparence, selon Michaelis Maierus et son Atalante fuyant fugiens, et non pas fugitive fugitiva (la remarque est importante) oui, l’enseigne ou l’emblème parlent clairement aux yeux de l’intelligence – oculis & intellectui clare loquitur. »

Avant d’aborder la question du langage des oiseaux, Eugène Canseliet fait référence aux ondes qui relient entre elles ces images à la fois silencieuses et parlantes, introduisant à tout un pan de recherches traditionnelles trop oubliées.

Les architectures romanes et gothiques, dit-il encore, sont dépositaires de l’enseignement hermétiste. « C’est dans l’Occident catholique, que se retrouve toute l’initiation que les croisés et templiers recueillirent auprès des Arabes, et que ceux-ci avaient reçue des Grecs néo-platoniciens d’Alexandrie. »

Josane Charpentier accorde une place importante aux cathédrales de Paris, Bourges, Chartres, Amiens par exemple, en les inscrivant dans un réseau de lieux proches porteurs de sens. Ainsi pour Bourges, outre la Cathédrale Saint Etienne, nous visitons le Palais Jacques Cœur, l’hôtel Lallemant, entre autres édifices indispensables. Pour d’autres cités, nous pourrions regretter que certains lieux soient juste signalés, ainsi l’Abbaye Saint Victor à Marseille où il y a plus à voir que sa célèbre Vierge Noire.

C’est que l’objet du livre n’est pas de dresser un catalogue exhaustif des si nombreux sites à caractère alchimique de France, il s’agit plutôt d’apprendre à voir, de s’approprier un langage dont n’avons cessé de nous éloigner au fil des siècles. Distinguer les niveaux logiques, religieux, compagnonnique, alchimique dans ce qui s’offre à voir, distinguer les symboles à caractère alchimique, sont les premiers pas de découverte de cette langue oubliée.

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