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Précédé de L’Eros dans le roman Une vieille maîtresse de Jules Barbey d’Aurevilly.

Gérard et Julie Conton nous proposent une étude approfondie de la relation entre Barbey d’Aurevilly et l’espagnole Vellini, à la fois réelle et irréelle, qualifiée de « vieille maîtresse ».

L’ouvrage est précédé d’un essai passionnant de Julie Conton sur le thème de L’Eros dans le roman Une vieille maîtresse de Jules Barbey d’Aurevilly.

En étudiant les diverses dimensions de l’Eros à travers des personnages comme Hermangarde ou Vellini, elle en analyse les fonctions aussi bien dans les mythes grecs, la psychanalyse que dans la littérature, relevant les ambiguïtés ou ambivalences nombreuses de ses actions. Elle développe notamment les relations entre Eros, la violence et le sacré. Elle dégage de l’univers aurevillien trois archétypes : l’asthénique, l’amazone et l’androgyne :

« L’asthénique ou céleste est un archétype exclusivement féminin ; elle est caractérisée par la blancheur de teint et d’âme, sa faiblesse ainsi que sa morbidezza. C’est en général une femme soumise, dépendante, souvent mariée, peu sensuelle mais pieuse et résignée dans la douleur… »

« A cet archétype s’oppose en tout point celui de la femme amazone (ou diabolique), définie par sa force de caractère, sa sensualité, son indépendance farouche et son énergie virile… »

« A l’inversion des sexes réalisés par l’amazone répond la même inversion chez l’androgyne : cet archétype est toujours représenté par un homme, ici Ryno de Marigny, défini par sa sensibilité féminine, mais aussi par sa sensualité et son indépendance. Celui-ci se trouve exactement entre la position faible de l’asthénique et la position forte de l’amazone. En fait, il oscille entre les deux, suivant le type de sa partenaire du moment. »

Cette typologie permet de mieux comprendre les mouvements au sein du roman aurevillien mais aussi dans d’autres œuvres littéraires.

Julie Conton s’intéresse aussi aux similitudes entre l’expérience érotique et l’expérience mystique, extase, abandon, dissolution du soi, accès à l’illimité…

La deuxième partie de l’ouvrage est consacrée aux géométries temporelles et aux synchronicités, dont les auteurs sont des spécialistes, chez Barbey d’Aurevilly. Ils listent notamment les nœuds ou carrefours temporels qui lient ensemble nombre de personnages d’Une vieille maîtresse. Ils explorent des thèmes ou symboles traditionnels présents dans le roman comme la femme espagnole et la femme maure, la sorcière et la magicienne, le serpent, le dragon, la sirène, l’hippogriffe, le lion, la Dame blanche… Ils abordent également le mythe de Tristan et Yseult. Les analyses astrologiques présentées renouvellent les regards portés sur les personnages de Barbey d’Aurevilly et donc sur l’œuvre elle-même.

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