Un saut quantique de la conscience par Mario Beauregard

Le Dr Mario Beauregard est chercheur en neurosciences, affilié au département de psychologie de l’Université de l’Arizona. Pionnier dans son domaine, spécialiste de la conscience extra-neuronale, il publie aussi des ouvrages de vulgarisation scientifique. Il a également coécrit un « Manifeste pour une science post-matérialiste ».

C’est dans l’esprit de ce manifeste que s’inscrit ce livre passionnant « pour se libérer enfin de l’idéologie matérialiste ».

L’ouvrage commence par la présentation de son programme de recherche. Il rappelle que « la vision du monde scientifique moderne » est basée largement sur des postulats scientifiques » issus de la pensée des présocratiques mais ceci est ignoré d’une majorité de scientifiques, ce qui entraîne un retard dans l’investigation de l’intériorité humaine. C’est au XIXème siècle que s’est forgée une idéologie matérialiste oublieuse de toute métaphysique.

Les certitudes matérialistes furent bousculées par la mécanique quantique qui mit en évidence, entre autres, « l’effet de l’observateur » et la non-localité ou non-séparabilité aux conséquences multiples : « Ce principe, nous dit l’auteur, repose sur l’intrication (ou enchevêtrement), qui réfère aux connexions instantanées persistant entre les particules (par exemple, des photons ou des électrons) ayant interagi ensemble avant d’être séparées. Etonnamment, ces connexions persistent même si les particules en question sont séparées par des distances gigantesques (par exemple des milliards d’années-lumière). Cet aspect contre-intuitif de la nature, qui était décrit par Albert Einstein comme une « action surnaturelle à distance », a été confirmé expérimentalement dans plusieurs laboratoires depuis les années 1970. La non-localité et l’intrication suggèrent que l’univers est un tout indivisible. Comme je le démontrerai dans cet ouvrage, le principe de non-localité ne semble pas être confiné au domaine microphysique puisqu’il existe aussi dans le monde de la psyché. »

Mario Beauregard a rassemblé une « panoplie d’évidences empiriques » qui ne sont pas compatibles avec les dogmes matérialistes et qui autorisent un nouveau paradigme, post-matérialiste.

Chapitre après chapitre sont étudiés les pensées qui transforment le corps, les perceptions par-delà l’espace et le temps, l’influence de l’esprit sur la matière, le pouvoir non local de l’intention du vivant, la conscience délocalisée, et quelques autres dimensions qui interrogent nos croyances matérialistes, comme la communication post-mortem induite, la transcommunication instrumentale ou les expériences chamaniques et les enthéogènes.

« Les données empiriques examinées tout au long de cet ouvrage, nous dit le chercheur, nous indiquent qu’il est maintenant temps de nous défaire du carcan matérialiste, et d’élargir notre conception de la réalité.

Même si nous n’avons pas toutes les réponses à nos questions en ce qui concerne la conscience et les relations esprit-cerveau, nous pouvons tout de même présenter quelques éléments clés du paradigme postmatérialiste.

L’un de ces éléments clés est le suivant : l’esprit est irréductible, et son statut ontologique est tout aussi primordial que celui de la matière, de l’énergie et de l’espace-temps. Cela veut dire que l’esprit ne provient pas de la matière, et qu’il ne peut être réduit à quelque chose de plus fondamental. A ce propos, le philosophe David Chalmers et le physicien et cosmologiste Andrei Linde ont postulé que la conscience, l’une des principales fonctions de l’esprit, constitue une composante fondamentale de l’univers. »

Tant au niveau microphysique qu’au niveau macrophysique, le concept d’esprit permet une compréhension plus complète de la réalité. Mario Beauregard parle de « l’indivisibilité de la psyché et du physis ».

« En plus de nous permettre d’expérimenter subjectivement notre environnement interne (psychique) et notre environnement externe (situé à l’extérieur de notre corps physique), l’esprit agit comme une force, c’est-à-dire qu’il possède la capacité d’affecter l’état du monde physique. Cette constatation représente un autre élément clé du paradigme postmatérialiste. »

Il nous faudra revoir le rôle du cerveau, instaurer un autre rapport à l’environnement, modifier nos représentations de l’être humain. En faisant voler en éclat, non sans mal, les superstitions matérialistes, c’est une révolution à la fois scientifique et ontologique qui s’offre à nous.

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