Irène Mainguy poursuit la mise en place d’une œuvre de référence pour les francs-maçons soucieux de réaliser une queste véritable dans le cadre maçonnique, ce qui devient de plus en plus difficile.

Après Symbolique maçonnique du troisième millénaire et Symbolique des Grades de Perfection et des Ordres de Sagesse, elle étudie cette fois les Chapitres du Rie Ecossais Ancien et Accepté et les Troisième et Quatrième Ordres de Sagesse du Rite Français. S’appuyant sur une documentation importante, notamment les rituels les plus anciens, elle met en évidence les points communs entre les deux rites mais aussi les aspects que nous retrouverons dans le grade de Maître Ecossais de Saint-André du Régime Ecossais Rectifié. Les grades capitulaires véhiculent l’idéal chevaleresque sous des formes diverses qui toutes concourent à la manifestation des qualités que doit démontrer tout chercheur véritable, qualités qui sont de nature aristocratique (les choses ne sont pas données, elles se conquièrent) :
« L’enseignement des ateliers capitulaires comporte quatre étapes, précise Irène Mainguy, qui sont celles de Chevalier de l’Orient et de l’Epée, Prince de Jérusalem, Chevalier d’Orient et d’Occident et Souverain Prince Rose-Croix. Celles-ci correspondent à une œuvre de libération de l’être basée sur l’action, le combat intérieur et extérieur et par l’approfondissement et la mise en application des vertus fondamentales, la réalisation d’un idéal où chacun devient un bienfaiteur de l’humanité.
Le Chevalier de l’Orient et de l’Epée illustre la volonté des captifs de se libérer pour reconstruire le Temple de Jérusalem détruit. Il souligne la pérennité du temple, dont le souvenir traverse le temps et les générations.
Le Prince de Jérusalem se situe dans la même continuité.
Le Chevalier d’Orient et d’Occident marque la fin d’un cycle et fait le lien entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Enfin le 18ème degré est l’aboutissement des grades capitulaires où le Chevalier de l’Aigle et du Pélican, Souverain Prince Rose-Croix met l’accent sur le sens initiatique des vertus théologales. En s’appuyant sur l’hermétisme, la Nouvelle Loi vient accomplir l’Ancienne. On peut se demander pourquoi le phénix a remplacé l’aigle dans la symbolique animale de ce grade. Le phénix est donc apparu tardivement et l’aigle a complètement disparu, accaparé par le grade de Chevalier Kadosch. »
Irène Mainguy insiste sur la nécessité de l’hermétisme, et donc de l’alchimie, pour approcher le sens et réaliser les grades maçonniques qui veulent intégrer l’idéal et la symbolique de la Rose-Croix. Avec lucidité, elle réaffirme l’importance de cet idéal :
« Dès lors, on peut envisager que l’idéal généreux des Rose-Croix qui a en quelque sorte transmigré dans le 18ème degré du Rite Ecossais Ancien et Accepté de la Franc-maçonnerie (et dans les grades équivalents des autres rites) peut parfaitement réaliser cette espérance de concorde, d’amour et de fraternité entre les hommes, à l’image d’une chaîne d’union qui relie tous les francs–maçons entre eux. Cet idéal de Rose-Croix invite chacun et chacune à la plus grande élévation de pensée possible, en rassemblant ce qui est épars pour réaliser harmonieusement ce ternaire fondamental « Sagesse, Force et Beauté » transmuté en « Foi, Espérance et Charité » ou « Foi, Charité et Espérance ».
Chacun est invité à devenir un Chevalier du monde moderne où la vertu s’appuie sur la foi dans les valeurs de noblesse du cœur et des actes.
Sans se faire trop d’illusions sur la volonté initiatique des maçons actuels, on peut évoquer ce qui est inscrit dans l’Amphithéâtre de l’Eternelle Sagesse : A quoi servent les flambeaux, la lumière ou les lunettes quand les gens ne veulent pas voir ? (…)
Cependant l’esprit et l’action Rose-Croix relèvent de la quête individuelle où l’être intérieur s’extrait de l’obscurité pour devenir lumineux et accomplir des actions louables au service de la Vérité, du Beau, du Bien et du Vrai, de manière totalement désintéressée.»
Nous sommes très proches de la Bienfaisance du Régime Ecossais Rectifié.
Les analyses multiples des rites, des complexes symboliques, des mythes, constituent autant de pistes pour la formation d’un idéal digne de l’initiation mais aussi pour la découverte, la mise en oeuvre et la réalisation des opérativités indispensables à l’accomplissement initiatique. Car la Franc-maçonnerie se trouve aujourd’hui dans la situation paradoxale de détenir encore un remarquable corpus héritier des traditions d’antan, de par ses rituels, et de se montrer le plus souvent incapable de développer et pratiquer les opérativités qui sont dévoilées dans ces rituels. Avec ce livre, le Franc-maçon trouvera matière non seulement à réflexion mais à réalisation, pour peu qu’il en ait le vouloir.

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