Si elle fut membre de la Société Théosophique, Amélie André-Gedalge s'investit surtout dans la Franc-maçonnerie, au sein du Droit Humain. L'influence de la doctrine théosophique d'H.P. Blavatsky se fait peu sentir dans son oeuvre au contraire de l'hermétisme maçonnique, très présent. L'un des thèmes favoris d'Amélie fut l'androgynat, elle qui toute sa vie mena le combat pour les obédiences mixtes.

D'une grande culture, d'une grande sensibilité initiatique, les écrits d'Amélie André-Gedalge constituent un véritable enseignement de symbolisme initiatique. Après avoir posé les bases du symbolisme initiatique, elle introduit le lecteur à l'ésotérisme initiatique des contes de fées qui nous sont familiers avant de le conduire dans le symbolisme des opéras, Orphée, La Flûte enchantée, ou de poèmes.
A propos d'Orphée : " Nous sommes ici dans le Temple de la Vie, le Temple où tous doivent respecter cette " Thora ", cette bible du franc-maçon, lien éternel des lois naturelles, qui nous commande " aimez-vous les uns les autres ".
Pour que ceci arrive, pour qu'Orphée triomphe enfin du mal, il faut nécessairement que ce que nous croyons être un sacrifice soit devenu, pour nous, un don joyeux ; ceci implique un complet " changement de front ", aussi complet que si, regardant l'occident nous nous tournions brusquement vers l'Orient.
Upanishad supplie :
De l'irréel, conduis nous au réel !
Des Ténèbres, conduis nous vers la Lumière !
De la mort, conduis-nous vers la Vie !
Cet idéal, cette vie supérieure, s'il nous est possible de nous en approcher, comment les saisir ! Comment ne pas les laisser s'évanouir ? Comment les ressusciter si, les ayant possédés, nous les avons perdus ?
Les deux fables antiques Psyché et Orphée nous l'enseignent : savoir respecter son Idéal ; l'aimer uniquement ; tant que nous ne sommes pas " revenus sur terre ", à la Lumière du Soleil, tant que la Vie réelle ne s'est pas illuminée pour nous à la clarté du Vrai, savoir être discret et prudent ; obéir aux lois naturelles régissant l'Evolution.
Il ne faut pas désirer " voir face à face ", c'est-à-dire comprendre l'Idéal avant que brille pleinement la Lumière, avant qu'illuminée, notre âme elle-même soit devenue un Foyer de Clarté. Gardons-nous donc de l'indiscrète et imprudente curiosité de Psyché, comme de la trop faible tendresse d'Orphée. Que la Raison nous guide autant que l'Amour. Tant qu'autour de nous règnent encore les Ténèbres, gardons nous de vouloir obstinément contempler notre Idéal. Tant que notre regard voilé d'ombre nous ne le verrons que morcelé, déformé ; nous pourrions le méconnaître (comme Psyché blesse Eros), même le tuer (Orphée tue Eurydice sans le vouloir) par notre impatience, notre imprudence.
Soyons satisfaits de sentir simplement cet Idéal vivre en nous, près de nous. Ne demandons pas trop de précision, trop de netteté. Il pourrait nous échapper parce que nous ne serions pas réellement dignes et capables de nous unir à Lui.
L'Idéal du franc-maçon c'est la Vérité ! Ne croyons cependant pas la posséder dans son intégralité ; toute entière à nous seuls. Prétention insensée ! Soyons raisonnables, persévérants, intensément patients ! "

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