Les Actes du Séminaire consacré à l’idéalisme allemand, qui s’est tenu dans le cadre de la Faculté de philosophie de l’Université Jean Moulin Lyon III, rassemblent une quinzaine d’interventions présentant des approches différentes, voire divergentes, tant par leurs orientations que par leurs méthodologies, ce qui génère la richesse de l’ouvrage.
Sommaire :
Logiques de l’absolu : Le sens de l’absoluité hégelienne par Jean Michel Buée – Sur l’assimilation hégélienne du concept leibnizien de « dieu » à la « monade des monades » par Arnaud Lalanne – L’idée d’encyclopédie chez Leibniz et Hegel de Lucas Petuaud-Létang – Fascinations pour Zoroastre par Mehrdad Sadeghi & Guillaume Dreidemie.
Autour de la révolution : Rousseau, entre indocilité et perfectibilité : la liberté à l’épreuve des attaches par Quentin Biasiolo – La critique hégélienne de la politique rousseauiste de Jean Michel Buée.
Modernité et histoire : Penser le déploiement de la raison dans l’histoire : Vico et Hegel par David Alessandro – La théorie des couleurs de Goethe : un laboratoire pour la pensée de Schopenhauer ? par Anastasia Klug – Le jeune Nietzche, Hegel et l’histoire : remarques sur la seconde considération inactuelle de Jean Michel Buée.
Mort de dieu, dernier dieu : Mort de dieu et mort des dieux chez Nietzche, Spinoza et Hegel par Codrin Stegaru & Guillaume Dreidemie – La dissension suprême par Clément Layet – Heidegger et Jung : approche de la question du dernier dieu à l’aune du poème de la transition par Xavier de Courville.
Existence et émancipation : La reprise de la dialectique hégélienne par Walter Benjamin : méthode, arrêt, image par Yoann Loir – D’un certain hégélianisme de Merleau-Ponty de Claire Pages – Histoire et reconnaissance des femmes dans l’œuvre hégélienne par Jean-Baptiste Vuillerod.
La lecture de l’ouvrage, outre son incontestable apport culturel et intellectuel, permet de saisir combien il faut se garder de toute conclusion et se rappeler que la philosophie et la pensée ne cessent d’interroger les évidences. La métaphysique est vivante, nourrie de processus qui ne peuvent se figer dans les mots. Si l’idéalisme allemand exerça une grande influence au XIXe siècle, et au-delà, d’autres mouvements de pensée proposaient des rapports différents aux questions de l’Absolu, de Dieu ou des dieux, de l’immortalité, du Réel, etc. Être philosophe c’est vivre en philosophe, soit mettre à l’épreuve du quotidien ses conceptions, nous pensons à Epicure par exemple. Les grands philosophes allemands qui hantent cet ouvrage n’ont pas toujours cherché à incarner leur pensée et à l’évaluer dans une confrontation aux réalités. Pour autant, ils ne manquent pas d’intuitions géniales que nous pouvons retrouver sous l’apparent empilement des concepts. D’où l’intitulé de cet ouvrage : « Penser l’idéalisme confronté au réel à travers le prisme de la philosophie ».
Source: La lettre du crocodile