Béance de l'expression dans le montage cinématographique
À ses débuts, lorsque le cinéma n’est encore que « cinématographe », c’est la qualité proprement photographique de l’image qui alimente les interrogations : la caméra peut-elle révéler à l’écran des réalités invisibles que notre œil organique ne saurait voir ? L’enregistrement mécanique paraît alors entouré d’une aura presque mystique, comme si l’objectif de la caméra pouvait aller au-delà du visible, capter l’invisible…
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Mais au cours des années 1920, cette dimension « magique » tend à s’estomper. Les avancées techniques, désormais mieux comprises, cèdent la place à une réflexion plus consciente sur la mise en forme.


Les réalisateurs découvrent alors la place, fondamentale, du montage...
L’invisible n’est plus attendu de la seule captation du réel, mais par un travail créatif : celui du montage. Bien que discontinu par nature, le montage construit des associations, des récits, des continuités — autant de liens invisibles qui donnent sens aux images.
A partir de l’exemple du film « Ménilmontant » de Dimitri Kirsanoff (1925) Vincent Amiel tentera d’analyser cette dimension. Ce film nous permettant de mieux saisir la part d’invisible mobilisée par cette « écriture nouvelle » qu’est le montage, au moment même où le cinéma prend conscience de sa puissance expressive.
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Exposé issu du colloque : Raconter et montrer l'Invisible à la croisée de la littérature, des arts de la scène et du cinéma (1850-1930), août 2024. Direction scientifique : Julie Anselmini, Yann Calvet et José Moure. Réalisé avec le soutien de :
• UFR "Humanités et Sciences Sociales" (HSS) | Université de Caen Normandie
• Laboratoire "Lettres, Arts du Spectacle, Langues Romanes" (LASLAR - UR 4256) | Université de Caen Normandie
• Institut "Arts Créations Théories Esthétique" (ACTE - UR 7539) | Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
• Caen la mer Normandie