Kali. Mythologie, pratiques secrètes et rituels

Kali est une déesse insaisissable que Daniel Odier approche dans ce livre à travers les enseignements et les pratiques de l’école Kaula du shivaïsme non-duel du Cachemire.

Daniel Odier commence par explorer le monde de Kali et ses origines racontées dans le Devi-Mahatmya, un texte rédigé il y a plus de deux mille cinq cents ans. Kali est une incarnation de la violence absolue qui a pour fonction initiale de détruire les démons. Les attributs de Kali et le symbolisme complexe de son corps sont étudiés. La tradition de Kali, loin de rejeter le corps, en fait à la fois une matière et un chemin sans tabous ni limites. 

La tradition Kaula, fait de toute femme une déesse, s’affranchit des règles, des rituels, des temporalités, s’inscrit dans l’instant présent, intériorise toutes les pratiques et dissout toutes les oppositions dualistes, notamment l’opposition entre ascèse et jouissance. Il s’agit d’une voie héroïque dite « Voie Royale de la Shakti », caractérisée par la spontanéité.

Daniel Odier met à disposition du chercheur les principaux textes de cette tradition, certains traduits pour la première fois en français, voire dans une langue occidentale comme le Nirrutara Tantra. Il détaille les pratiques préliminaires puis le rituel de Kali et la Grande Union. Les pratiques sont très orientées par le cœur :

« Comme de nombreux tantras le laissent entendre, le cœur est le principal centre de l’énergie dans la voie Kaula. La Pratique du Cœur des Yogini est considérée comme la pratique ultime du sadhaka puisqu’elle le relie sans cesse à l’énergie du cœur en créant avec le monde perçu dans sa réalité un tourbillon qui sans cesse vient alimenter l’énergie du cœur. Réalité et absolu entrent alors en fusion. »

Nous retrouvons dans ce courant une pratique de retraite dans l’obscurité totale comme dans d’autres traditions dont le Dzogchen.

Daniel Odier conclut l’ouvrage par des textes d’Abhinavagupta qui a longuement approfondi et développé cette tradition ou encore Ramprasad, un grand poète et adorateur de Kali.

Si cette voie libère des obstacles en faisant appel aux interdits habituels et à l’union sexuelle, c’est une voie particulièrement exigeante, du fait même de sa liberté. Le culte de Kali, éclaire non seulement la tradition qui le porte mais d’autres traditions qui rétablissent l’accord avec la féminité absolue.

Source: La lettre du crocodile 

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