Aggenèse tome 1 de Malcolm de Chazal

Ce fruit d’une révélation marque un tournant dans la vie et la spiritualité de Malcolm de Chazal. Robert Furlong, président de la Fondation Malcolm de Chazal, précise, dans son introduction à l’ouvrage, que ce livre marque la fin des cycles, celui des aphorismes qui s’étala de 1940 à 1948 à travers sept volumes dont Sens-Plastique et La vie filtrée, deux textes de la plus haute importance.

Aggenèse inaugure le cycle métaphysique de Malcolm de Chazal, non que la métaphysique soit absente du cycle précédent, elle l’est en creux ou par touches explicites, mais parce qu’elle s’impose de manière fracassante, autoritaire dans la pensée de Malcolm de Chazal à la fois comme questionnement et comme réponse. Nous sommes en 1950 et la quête initiatique de Malcolm de Chazal se précise absolument avec ce texte.

Malcolm de Chazal évoque ce livre comme « le fruit de deux illuminations… ». Il semble hésiter entre la qualification d’inspiration ou celle de révélation pour finalement retenir cette dernière. Il tente d’inscrire dans les mots une expérience axiale, non-duelle, née d’un renversement. Nous sommes bien dans une voie d’éveil directe.

« C’est une Aggenèse que je fais ici, prenant ce qui existe, mais passant du Divin à l’existant, faisant un renversement de l’analogie perpendiculaire, prenant à l’autre pôle la vie et venant à ce monde-ci, vers l’homme, vers l’esprit, vers tout.

C’est un bon direct en Dieu que je fais ici pour revenir à la Terre, un rétablissement, un renversement du moi, qui prit son point de départ dans deux étincelles de Révélation, clés même de ce livre.

Les penseurs, les philosophes, poètes, mystiques, voyants, initiés, se sont appesantis sur le Un et le Trois de Divinité. Nul, que je sache, n’a compris le Deux de la Trinité-Unitaire, quoique le Christ ait parlé avec force du double rôle du Saint-Esprit et du Messie, gauche et droite de l’Essence.

L’arcane ici m’a été donné par la Double Lumière et le Renversement du Noir, deux de Divinité pivotant tout ce qui vit. »

Malcolm de Chazal opère avec l’arcane de « la Dualisation de la Trinité au sein du Un ». Ceci nécessite un nouveau rapport aux antinomies, une saisie de celles-ci comme autant de couples dynamiques de l’Un. « Ce livre, dit-il, entraîne l’esprit dans l’Indissolubilité de Tout. »

Cette sublime Aggenèse, à la fois par sa poésie et sa puissance opérative, est à inscrire dans les rares voies non-duelles de l’Occident. Ce texte fut incompris lors de sa première édition, limitée à cent exemplaires. C’est pourtant une révélation aussi importante que Le Message Retrouvé de Louis Cattiaux.

« L’origine de Dieu »

La nuit souleva sa paupière

Ce fut le regard

Ce fut le soleil

L’Esprit de Dieu plongeait au sein de l’Esprit de Dieu. C’était la Nuit. Dieu méditait au centre de Lui-même. La Circonférence n’était pas encore née. Un point. C’était Dieu dans son Moi. Ce Moi était NOON, c’était la Nuit. La Nuit s’agrandit. Dieu se mouvait dans l’Espace de Lui-même. Seule l’Eternité était, et seul était l’Infini, Temps et Espace de l’Absolue Nuit. Dieu ne s’était pas encore manifesté. Il était en Lui-Même. Et le point se détendit, vint le cercle et le soleil. Et la Lumière jaillit. C’était ALLA : le point ouvert, le noir éclairé : la lumière. ALLA était dans NOON, le cercle dans le point. Ouvert, ce fut la lumière. Le geste ouvert fut le soleil. Et la Nuit eut son soleil et le Jour son soleil. C’était un même soleil et d’était une même nuit : les étoiles et la nuit, le soleil et l’ombre.

Mais avant que l’ombre touchât terre, et que le premier rayon eut franchi le seuil d’ALLA, NOON qui était partout s’accoupla à ALLA et donna l’Espace, sa fille MOOM, la Désirable, l’Etreinte et le Spasme. Et dans les deux bras de l’Epoux – d’ALLA qui se retournait, - le Temps naquit du mouvement d’ALLA, dans le Berceau même qui avait vu l’Espace. Au sein des deux bras de NOON étaient ses deux enfants MOOM et RANNA le Temps. C’étaient deux jumeaux, sœur et frère. ALLA roulait maintenant dans les bras de NOON, le Noir portant la Lumière. Les baisers d’ALLA venaient se perdre sur les lèvres de NOON, pendant que les enfants descendaient plus bas, de l’Essence de leur Père et Mère, le Dieu Unique. »

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