Des incantations aux astres

Stephan Hoebeeck a eu l’excellente idée de regrouper sous ce titre plusieurs textes très intéressants traitant du son ou de la musique des voyelles grecques dans une mise en œuvre magique ou incantatoire :

Edmond Bailly (1850-1916). Le Chant des voyelles comme invocation aux Dieux planétaires. Réimpression de l’édition publiée par la Librairie de l’Art Indépendant en 1912.Edmond Bailly. Le Phénomène sonore ou le Son dans la Nature. Réimpression de l’édition publiée par la Librairie de l’Art Indépendant en 1900. Charles-Émile Ruelle (1833-1912). Le Chant gnostico-magique des sept voyelles grecques. In Congrès international d’histoire de la musique de Paris en 1900. Élie Poirée (1850-1925). Formules musicales des Papyrus magiques. In Congrès international d’histoire de la musique de Paris en 1900. Théodore Reinach. L’Harmonie des Sphères. In Congrès international d’histoire de la musique de Paris en 1900. Nicomaque de Gérase (IIe siècle), traduit par Charle-Émile Ruelle. Manuel d’Harmonique et autres textes relatifs à la Musique. J.-J. Barthélémy (1716-1795). Remarques sur les médailles d’Antonin (1780). 

Par ailleurs, l’ouvrage reproduit deux dessins de Félicien Rops (1833-1898).

Le point de départ de la démarche éditoriale de Stephan Hoebeeck est l’ouvrage d’Edmond Bailly, Le Chant des voyelles comme invocation aux Dieux planétaires. Mais, Edmond Bailly signale plusieurs travaux utilisés pour ses recherches, notamment de Charles-Emile Ruelle et Elie Poirée. De fil en aiguille, un ensemble de textes s’est imposé autour du thème « des invocations en usage chez les gnostiques de l’Antiquité ». Chacun de ces auteurs porte un regard différent mais complémentaire sur le sujet.

Le lecteur découvrira à la fois un traitement du sujet situé dans une époque particulière, fin XIXe – début XXe, et nombre d’éléments traditionnels, indépendants des contextes culturels, quant aux sons. Edmond Bailly s’est basé sur des papyrus gnostiques pour reconstituer le Chant des voyelles, conscient du manque de précision des textes étudiés :

« La prononciation de nos voyelles ne nous étant que vaguement indiquée par la notation alphabétique des vestiges gnostiques de notre chant, je me tiens le plus près possible de la triade idéale, a, i, u, prototype de tout système vocalique, dont les modulations les plus simples complètent le septénaire. Si j’attribue à l’oméga le son de la diphtongue ou au lieu de celui d’un ô long, c’est en vue de diversifier au mieux les sept sons vocalisés. On n’ignore pas que les voyelles grecques se réduisent à quatre, tout au plus, si on leur conserve la valeur phonétique qu’elles avaient au temps d’Homère ; les voyelles égyptiennes n’offrent guère plus de stabilité, ma solution se soutient jusqu’à plus ample information. »

Pour les musiciens, Edmond Bailly propose la partition reconstituée du Chant des voyelles, sans doute la meilleure façon d’approcher la fonction des voyelles dans un objectif incantatoire.

Source: La lettre du crocodile

 

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