Mémoires d’un Alchimiste contemporain

Préface de Bernard Renaud de la Faverie

Tout d’abord, disons combien nous sommes heureux de retrouver Bernard Renaud de la Faverie à la tête d’une maison d’édition. Avec ce premier livre, il inaugure en beauté son retour à l’art du livre.

Sa longue préface au texte de Bernard Chauvière mérite une lecture attentive.

Il fait en effet le point sur l’état de la recherche universitaire sur l’Alchimie, de la production d’écrits sur le sujet et de la pratique alchimique. Si lAlchimie est devenue un sujet universitaire, la prolifération d’ouvrages sur le sujet a permis la publication de nombreux écrits médiocres. Les prétentions à l’adeptat ou à la connaissance de quelques secrets se sont multipliées jusqu’au ridicule et nous avons vu proliférer aussi les stages payants ou les auto-promotions sur internet, tout ceci à mille lieues de l’état d’esprit qu’exige la pratique de l’art.

Bernard Renaud de la Faverie revient sur Eugène Canseliet, qu’il a bien connu et sur son influence considérable. A travers lui, il nous rappelle aux fondamentaux de la queste. C’est aussi auprès d’Eugène Canseliet que Bernard Chauvière débuta sa longue recherche en Alchimie. Il raconte quelques rencontres importantes depuis sa première visite à Jacques Bergier. Parmi ces personnalités, nous retrouvons notamment Emmanuel d'Hooghvorst.

Bernard Chauvière n’est pas un inconnu de ceux qui se sont lancés réellement dans la queste du Grand-Œuvre au laboratoire. Ses mémoires seront précieuses à beaucoup car il témoigne du cheminement de l’alchimiste, long et certes fastidieux mais aussi fait d’émerveillement et de découverte de soi-même. L’humilité de l’auteur est bienvenue quand d’autres donneurs de leçon usent d’un ton péremptoire. Ce livre permet de renouer si besoin avec l’esprit de la queste. On appréciera son rappel à l’importance, soulignée déjà par Eugène Canseliet, du texte Le jeu des enfants – Ludus Puerorum.

L’ouvrage de Bernard Chauvière évitera à qui saura entendre bien des déboires. Il pose avec simplicité les fondamentaux et principes et livre quelques précieux conseils à qui opère au laboratoire. Le cahier iconographique en couleur est tout à fait intéressant comme l’illustration choisie pour la couverture qui représente un cygne chantant, emblème du Mercure, avec la belle devise DIVINA SIBI CANIT ET ORBI.

Lucide sur l’état de la planète et les atteintes répétées à la nature par l’activité humaine, Bernard Chauvière invite à ne pas désespérer et nous renvoie avec bonheur au texte si important, si nécessaire, de Philéas Lebesgue L’au-delà des grammaires.

 

Source: La lettre du crocodile

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