Un regard sur l’édition ésotérique française : 1960-2019

Le terme « ésotérisme » renvoie à un champ de disciplines où l’intériorité, la discrétion et la sagesse sont de rigueur. A l’instar de toute initiation traditionnelle ou de certaines voies sacerdotales, une exigence philosophique, ontologique même, est requise : « beaucoup d’appelés, peu d’élus », comme il est dit. Exigence, sens critique aigüe - et parfois découragement - constituent le quotidien de ses chercheurs. Un chemin qui ne ressemble en rien à un tapis de roses. Or, il se trouve que depuis les années 60 et la parution de différents « best-seller » tels que le Troisième Œil (Lobsang Rampa) ou Le matin des Magiciens (Bergier et Pauwels), ce qui fut (et demeure) un domaine sérieux et respectable (étudié à l’université !), s’est transformé en champs de foire ou marchands, charlatans, escrocs de tout poil se sont engouffrés, dans un tohu-bohu dont les maitres mots sont sensationnalisme et mercantilisme.

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Comment éditeurs, auteurs, chercheurs, libraires se sont-ils positionnés face à cette mutation que certains pourraient qualifier d’entropique ?

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Ecoutons ici l’un des observateurs français les plus avisés de ce phénomène : Bernard Renaud de la Faverie, successivement libraire puis directeur des Editions Dervy...

Bernard Renaud de la Faverie a passé près d’un demi-siècle dans le milieu ésotérique. Tour à tour libraire à la célèbre librairie « de la rue de la Huchette » (Paris VIe), La Table d’Émeraude (1972-2001), puis directeur des Editions Dervy (1995-2019), il a côtoyé et vu évoluer lecteurs, éditeurs, auteurs, libraires mais aussi praticiens : mages, alchimistes et « grands-initiés » que la francophonie a pu compter.

Au cours de cet exposé, donné lors des dernières rencontres organisées par le groupe d’études Politica Hermetica, il nous présente dans une première partie l’évolution de l’édition ésotérique, de 1850 à 1960, puis de 1960 à 2019. Il nous brosse aussi un panorama de son état actuel, au XXIe. siècle.

Dans la seconde partie de son exposé il nous présentera sa vision du métier d’éditeur dans le domaine de l’ésotérisme.

Un métier, qui en plus de sa mutation abêtissante, dans laquelle les notions de sacré, d’ascèse et de philosophie se sont prostitués en « contacts avec les défunts », « petit-gris » ou dans le meilleur des cas « bien-être », a dû faire face à la révolution digitale et aux redoutables plateformes de vente en ligne…

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