«Mort à la mort» selon Valère Novarina

La mort de Molière, sur scène, en pleine représentation du Malade Imaginaire fut-elle une funeste synchronicité reliée à Chronos, le Dieu du temps ? Marco Baschera, philosophe, est hanté depuis plusieurs années par l’expression: "Mort à la mort". Formule frappante  qui apparaît dans deux pièces du dramaturge Valère Novarina :  L’Origine Rouge (2000) et l’Acte Inconnu (2007). Le fil d’Ariane des réflexions de Marco Baschera porte sur les liens qu’entretiennent  la pensée théorique et le théâtre.

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38:35
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Le théâtre est entendu ici comme creuset, représentation humainement incarnée de pensées philosophiques, métaphysiques ou mystiques
Valère Novarina, L’Origine Rouge basc_acte_inconnu2
En s’appuyant sur le "Paradoxe du Comédien" de Diderot et sur "Le Temps et l’Autre" d’Emmanuel Lévinas, Marco Baschera s’interroge ici sur la Mort et sur sa représentation scénique, dans le théâtre en général et dans l’œuvre de Valère Novarina en particulier.

Lévinas écrivit, au sujet de la mort : "Si tu es, elle n’est pas, et si elle est, tu n’es pas". La difficulté d’aborder la mort par l’écrit, le dire ou la scène se révèle donc immense, non seulement parce-que ce sujet ne peut s’aborder que sous une forme de projections ou de suppositions, mais encore dans une société qui tend à banaliser sous un vernis matérialiste tout questionnement linguistique, ontologique, voire même de rejeter "tout ce qui le dépasse" : ces interrogations se placent d’elles-mêmes, inéluctablement, à rebrousse-poil des contingences du temps (clin d’œil à Thomas Mann et  ses Förderungen des Tages).

Marco Baschera nous invite à concevoir la mort sous l’angle de l’apophatisme et de "tuer la mort". Contrairement à Heidegger ou aux Romantiques qui tendraient à considérer la mort comme une fin ultime,  climax tragique et source d’angoisse, il nous propose de la considérer comme un renouveau, apaisant, comme une ouverture sur la transcendance.
Dans nos temps troublés , une chose reste extrêmement heureuse:  la mystique continue d’irriguer le théâtre (Valère Novarina, Olivier Py…) ou le cinéma (Terence Malick, Lars von Trier…) !
Cet exposé a été filmé à l’université du Mirail (Toulouse) lors du colloque « Mystique, littérature et arts de la représentation du XIXème siècle à nos jours » organisé par Lydie Parisse.

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