André Breton et le symbolisme

Seules deux générations ne séparent le courant symboliste (1880) du Surréalisme (1920). Quarante années, donc, caractérisées par de profondes mutations dans notre société : industrialisation, progrès de la médecine, essor des sciences humaines, du communisme, découverte de l’Inconscient et premier conflit mondial. Politique, Art, Religion et Economie ont pêle-mêle été ébranlées par ces soubresauts des sciences et de l’histoire ….

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22:21
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Pourtant, trouve-t-on une filiation directe, ou indirecte, qui unirait les surréalistes à Joséphin Péladan ? Telle est la question que nous avons posé à Patrick Lepetit. Contre-toute attente, sa réponse est : oui. 

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Un dépassement de soi et un idéalisme commun

Avec plus d’un siècle de recul, et s’il l’on prend la peine d’évacuer certaines outrances de l’esprit de leur temps (esprit potache et bagarreur des surréalistes ; leur anticléricalisme primaire ; le mysticisme idolâtre de certains symbolistes), on découvre que surréalistes et symbolistes partagent de nombreux idéaux communs.

Celui d’un « Art Total », où tous les sens de l’être humain sont sollicités, sexualité incluse. Un refus de toute compromission, de tout carcan asséchant ce «  puits sans fond » que constituent la mystique, l'ésotérisme et l'inconscient.

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Des clés de voute communes qui remontent au moyen-âge, Rabelais, au romantisme allemand, Wagner, ou contemporaines : Saint-Pol-Roux, Guillaume Apollinaire.

A travers les écrits de certaines grandes figures du surréalisme (Raymond Queneau, Philippe Soupault, Alfred Jarry) Patrick Lepetit nous rappelle la force inébranlable et les convictions de ces artistes : la recherche de l’inconnu, du sens caché du Monde, un idéalisme profond.

Pour lui de citer un témoignage éloquent d’André Breton évoquant sa propre « vénération » pour les artistes symbolistes, ainsi que les deux générations de retard que la critique officielle a quasi systématiquement...

« Dans l’ombre qui s’épaississait autour d’eux, mais qu’ils avaient aimée et qui leur allait fort bien, je gardais ma vénération, le mot n’est pas trop fort, à ces grands témoins d’une époque révolue qui s’étaient maintenus purs de toute concession et regardaient sans amertume la place dérisoire que la critique officielle leur faisait. On peut vraiment dire qu’ils étaient au-dessus de cela » (Entretiens, 1953.)

Enregistrement effectué lors du Colloque « Péladan, l’art et l’avant-garde », organisé par Daniel Guéguen à la Bibliothèque nationale de l’Arsenal (Paris IVe., conservateur du « fonds Péladan »), le 25 mars 2019.

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