Le théâtre idéaliste de Joséphin Péladan

« Le Saint-Esprit est visiblement descendu sur scène » : voilà ce que dira Joséphin Péladan à la sortie de la représentation du Parsifal de Wagner, à laquelle il assista en 1888, à Bayreuth. Il n’a que trente ans et cette « expérience esthétique » va durablement, profondément, modifier son œuvre. Désormais, la littérature seule ne lui suffit plus : « un grand vent de rénovation a soufflé sur lui et un art inconnu lui est né* ».

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L’art wagnérien, « œuvre d'art totale » (Gesamtkunstwerk) gagna cette année-là, en la personne de Joséphin Péladan, un formidable représentant en France. Formidable mais injustement ignoré.

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Revivifier l’Art et lui redonner sa vocation Sacrée

Peinture, costume, décors, musique, choeurs, danse, machinerie, jeu, lumières : mêler ces différents arts, grâce et par le théâtre, représenta dès lors, pour Péladan et ses frères rosicruciens, le medium idéal pour exprimer, et tendre, vers cet idéal esthétique. Un idéal où la fraternité occupe une place centrale et le lyrisme revendiqué : « aimer l’art avec mysticité ».

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Une ambition démesurée, excédant leurs moyens matériels mais, qui parvint toutefois à réunir 20.000 spectateurs dans les arènes de Nîmes** !

Laure Darcq, docteur en littérature française, spécialiste du théâtre symboliste, évoque ici les dimensions artistique et spirituelle qui animèrent ses créations théâtrales. Quelle était l’ambition de ces artistes, dramaturges et scénographes ? Rendre visible l’invisible.

Le chemin de vie de Joséphin Péladan ne lui a pas permis de s’exprimer à travers le cinématographe, alors naissant. Gageons qu’il aurait fait sienne l’affirmation du célèbre réalisateur italien Roberto Rossellini : « l’important n’est pas ce qui est projeté sur l’écran, mais bien ce qui se passe derrière cette toile blanche… ».

Péladan dénonçait « le manque de bravoure des théâtres officiels de son époque ». Quel jugement porterait-il, alors, sur notre époque actuelle, rongée par une stricte et étroite horizontalité séductive, minimaliste et foncièrement égotique ?

Un exposé passionnant, qui nous replonge dans cette foisonnante période où l’on pouvait croiser les Satie, Huysmans, Baudelaire, Mallarmé ou Wilde…

Enregistrement effectué lors du Colloque « Péladan, l’art et l’avant-garde », organisé par Daniel Guéguen à la Bibliothèque nationale de l’Arsenal (Paris IVe., conservateur du « fonds Péladan »), le 25 mars 2019.

* cette phrase est de Léonce de Larmandie
** « La Simiramis », Nîmes, 1904.

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