Yi King, synchronicité et processus d’individuation chez Carl Gustav Jung
Dans « Ma Vie. Souvenirs, rêves et pensée » (paru initialement en allemand, en 1961, à la mort de Carl Gustav Jung puis en 1967 en français, chez Gallimard), page 431, Jung se remémore ses premières interrogations – et troubles - autour des tirages qu’il fit avec le Yi King en 1920 : « ses réponses sont-elles significatives ou ne le sont-elles pas ? Si elles le sont, comment se produisent les liaisons entre une série d'évènements psychiques et les séries physiques ?
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Je me heurtais continuellement à d’étonnantes coïncidences qui me firent penser à un parallélisme acausal (à une synchronicité, ainsi que je le dénommerai plus tard)…. »
D’une réception théocentrique - le Tao comme « Dieu » - à une perspective anthropocentrique ouvrant le champ de l’interprétation psychologique - le Tao comme « Sens ».
A travers les échanges de Richard Wilhelm, traducteur du Yi King en 1924 et de Carl Gustav Jung, mais aussi dans une approche plus contemporaine, reprenant les interrogations soulevées par Roderick Main dans son ouvrage « The Rupture of Time » (Routledge, 2004), Nathan Fraikin met ici en perspective la notion de causalité, depuis Aristote jusqu’à nous, et les liens que celle-ci entretient avec l’individuation jungienne.
« Traduire ce Sens en Vie, c’est-à-dire réaliser le Tao, telle serait la tâche du disciple… » (Jung)
Cette initiation contemporaine permettrait-elle de dépasser les limites que l’Occident s’est fixées entre la matière et l’esprit ? Entre notre monde intérieur, tumultueux, imprévisible et le monde extérieur, à priori causal et linéaire ?
Si le sens « ne se dévoile pas par lui-même » c’est bien à l’Homme d’hier et d’aujourd’hui, dans un choix conscient et volontaire, d’aller à sa rencontre…
Conférence enregistrée lors de la journée d’étude « Divination et salut à travers les siècles » le 18/10/2024, à la Sorbonne, organisée par Elsa Giovanna Simonetti (EPHE-LEM) et Nathan Fraikin (EPHE-LEM) en partenariat avec l’Association Francophone pour l’Étude Universitaire des Courants Ésotériques (FRÉSO), que nous remercions.