La Franc-maçonnerie française du temps de Martines de Pasqually

«Grâce à Martinès de Pasqually, pour la première fois, assistons-nous à l’introduction d’une doctrine à l’intérieur des grades maçonniques !» nous dit Roger Dachez, et de poursuivre : "les maçons d’alors ne se contentent plus de vous faire revivre une légende biblique plus ou moins modifiée : derrière ce jeu sérieux apparait pour la première fois une doctrine, celle de la réintégration des êtres de Martinès de Pasqually".
L’époque que nous vivons est caractérisée par une grande confusion des notions et des termes.

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Ainsi le mot "doctrine" est mal accueilli : il est souvent associé au mot dogme etc. Or une doctrine n’est pas une vérité auto-proclamée, c’est un "système coordonné d’enseignements philosophiques ou religieux" indique le Larousse.
Pour Roger Dachez, "La doctrine de Martinès, c’est à la fois son point fort et son point faible car toute doctrine se doit d’être comprise….Or celle de Martinès est assez complexe, ce qui lui fallut dès ses premiers pas des calomnies nourries au sein même de la Franc-maçonnerie".
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En 1767 cependant les choses évoluent. En effet, depuis une quinzaine d’années, Martinès de Pasqually tentait de soucher son rituel des Elus Coëns au sein de la Franc-maçonnerie, sans grand succès…. Or en 1767, sur ordre du gouvernement, la Grande Loge Nationale de France
* fut contrainte de suspendre ses travaux : Martinès de Pasqually a-t-il profité de la vacance de cet organisme de tutelle pour essaimer son système théurgique, et cette fois ci avec succès ? En effet, cette période vit éclore de nombreuses loges martinésistes à travers toute la France…
Pour tenter de répondre à cette question, Roger Dachez va analyser, avec sa précision d’historien (et sa rigueur protestante) le contexte global de la Franc-maçonnerie du XVIIIème siècle : ses structures, ses pratiques et son esprit.
Même si pour de nombreux maçons d’alors la Franc-maçonnerie constituait avant tout une "société de plaisir" (se référer pour cela aux nombreux comptes rendus détaillés de la police de l’époque), la Franc-maçonnerie était surtout un lieu d’échange de connaissances "rares, précieuses et consolantes" écrivait Jean-Baptiste Willermoz. Caractérisée par une prolifération de nombreux grades hétérogènes, grades que l’on s’échangeait par correspondance, la Maçonnerie du XVIIIème n’était pas encore marquée par cette césure entre les grades bleus (Apprenti, Compagnon, Maitre) d’avec les Hauts Grades. Césure qui allait se produire un siècle plus tard, au XIXème siècle….
La rectification qu’initia Martines de Pasqually (décédé en 1772) et que poursuivit Jean-Baptiste Willermoz dans la création du Régime Ecossais Rectifié onze ans plus tard, en 1778, forme-t-elle selon vous un retour aux sources chrétiennes de la Franc-maçonnerie ?
Sans cette année charnière de 1767, et la formidable opportunité qu’elle constitua pour Martinès de Pasqually, pensez-vous que sa doctrine ait perdurée jusqu’à nous?
Eléments de réponses de Roger Dachez dans cet exposé de 35 minutes prononcé lors du colloque du tricentenaire de Martines de Pasqually, organisé par l'Institut Eléazar et la revue Renaissance Traditionnelle, à Marseille.

* La Grande Nationale Loge de France du XVIIIème siècle était en fait les prémices du futur Grand Orient de France actuel. La Grande Loge de France telle que nous la connaissons actuellement a été créée bien plus tard, en 1894.

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