Formulaire de Haute Magie

Cette nouvelle édition d’un classique de la littérature occultiste est l’occasion de rappeler l’importance de son auteur, le comte Pierre Vincenti (1874-1942) qui choisit le pseudonyme de Piobb en référence à son père, né à Piobetta. Il exerça une influence certaine au cours de la première moitié du siècle dernier sur plusieurs collèges hermétistes et occultistes et il demeure une référence incontournable.

Il faudra un jour clarifier le projet qui était le sien et que les successeurs désignés, divisés, n’ont pas réussi réellement à poursuivre. De nombreux textes de Piobb restent inédits, des textes de valeur, souvent difficiles et complexes, qui font partie d’une œuvre déterminante et déterminée. Piobb a investi de nombreuses disciplines traditionnelles et a su les réunir d’une façon à la fois originale et traditionnelle, renouvelant d’anciennes alliances.

De son vivant, le comte assura deux éditions de son Formulaire de Haute Magie, 1907 et 1927. La deuxième édition fut largement revue par Piobb qui supprima l’équivalent de plusieurs pages. Stephan Hoebeeck a établi dans cette édition une comparaison des tirages de 1907 et 1927, et redonné les textes supprimés en 1927 de l’édition originale.

Stephan Hoebeeck revient aussi dans sa préface sur les erreurs observées dans l’écriture des lettres et mots hébreux dans les talismans issus des Clavicules de Salomon repris par Piobb.  Ces erreurs ne sont pas dû à Piobb mais au typographe peu familier avec l’hébreu. Stephan Hoebeck a choisi de placer à côté des pantacles de Piobb, ceux de Samuel Liddell Mathers sur lesquels Piobb s’était basé tout en renvoyant le lecteur à l’édition des Clavicules de Salomon établie par Fred MacParthy chez Sesheta, édition qui rétablit les talismans dans leur intégrité.

Le Formulaire est une synthèse très réussie des connaissances dans le domaine de la magie. Après une introduction à l’étude de la magie, Piobb aborde les points qui suivent : Considérations préliminaires sur les modalités magiques – Conditions générales des opérations magiques – Conditions particulières des opérations magiques – Des clefs et clavicules – Principales clefs de la théorie et de la pratique – Esotérisme graphique – Distinction des personnifications agissantes – Rôle des Nombres – Les correspondances symboliques – Rites et rituels des cérémonies – Formules cérémonielles d’après les traditions magiques – Mentrams et oraisons – Pantacles et talismans – Pratiques diverses relevant de la sorcellerie et du fétichisme – Magie personnelle – Emploi des drogues psychiques – Pratiques dérivées de la magie personnelle.

« Piobb, considère Stephan Hoebeeck, comme d’autres occultistes de son temps, cherchait à séparer le monde occulte du monde religieux, c’est-à-dire que pour lui, pas plus qu’une voiture n’a besoin de Dieu pour fonctionner, seulement d’essence, pas plus la magie n’a besoin de Dieu pour fonctionner, seulement d’un carburant qui est la connaissance que le Mage acquiert par l’étude et la pratique. On pourrait dire que pour Piobb, si un prêtre exorcise une personne, cela n’implique aucune portée religieuse ou que Dieu agirait en faveur de la personne exorcisée, seulement que le rituel utilisé par le prêtre est valide et qu’il eut la volonté autant que la connexion aux forces spirituelles de réaliser cet exorcisme. Il voulait éviter un occultisme trop religieux – trop christique – comme celui préconisé par Papus ou Sédir. »

Source: La lettre du crocodile 

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