Les littératures maudites n°6

Le Salon 2022 dédié aux Littératures Maudites Belges s’est déroulé, comme habituellement, à la Médiathèque Voyelles de Charleville-Mézières.

Choisir comme thème l’étrange Belgique était un pari risqué « tant, nous dit Loïc Blavier dans son éditorial, le fantastique et l’étrange issus de Belgique sont éclipsés par les imposantes traditions anglophones, germanophones et même francophones (de France). Toutefois, le voisinage de la frontière belge allié à la raison d’être de ce Salon – évoquer des sujets sombres – en déficit de reconnaissance, ou bien aller au-delà des stéréotypes dont on les pare – ne pouvait que le conduire un jour ou l’autre à plonger dans l’imaginaire belge. Lequel ne manque pas d’auteurs méritant d’être (re)mis sur le devant de la scène… »

La Belgique a l’habitude de nous étonner par sa créativité que ce soit dans le domaine des arts ou de la pensée, par ses avant-gardes ou ses traditions. Ce fut encore le cas dans ce domaine de l’étrange, la difficulté pour les organisateurs, fut bien de choisir les sujets traités parmi une multitude de possibilités. L’écrivain Jean Ray et le cryptozoologue Bernard Heuvelmans, deux figures essentielles, s’imposèrent naturellement, comme Jean-Baptiste Baronian qui fut directeur de collections aux éditions Marabout, au carrefour même de tout ce qui est relié à la littérature fantastique. Les autres sujets démontrent la complexité et la richesse des expressions belges dans le thème.

Sommaire des Actes : Etrange Belgique par Loïc Blavier – Le mot du parrain de Philippe Marlin – Quelle est la couleur de l’épouvante ? de Benoît Herbet – Marabout, une grande histoire belge de Jean-Baptiste Baronian – L’école belge de l’étrange de Jean-Baptiste Baronian – Le cinéma fantastique belge par Christophe Lemaire – Jean Ray en dialogue par Arnaud Huftier – Jean Ray et Lovecraft de Patrice Allart – Les animaux ignorés sont-ils les survivants du passé ? par Eric Buffetaut – La genèse d’une divulgation en marche, les coulisses et révélations de l’article du New-York Times en 2017 par Thibaut Canuti.

Autour de ces interventions, de très nombreuses animations et expositions firent de ce salon un beau succès. Le livret est toujours disponible ici :

 

https://mediatheques.ardenne-metropole.fr/images/docs-pdf/Livret_salon_litteratures_maudites_2022.pdf

Laissons la parole au parrain, Philippe Marlin, très attaché à la Belgique :

« La littérature populaire est assurément une littérature maudite, le terme populaire apportant automatiquement une couleur péjorative à ce type de production. Elle évoque des créations bas de gamme, pour personnes peu cultivées et disposant de faibles moyens. Elle est connue aussi parfois sous le terme de « littérature de gare ». Mais elle est pour moi, d’abord et avant tout, un formidable champ d’investigation pour les chasseurs de rêves ! Il lui arrive en effet de dissimuler de véritables perles qui deviendront parfois d’extraordinaires best-sellers, voire des écrits qui s’inscriront dans la catégorie des chefs d’œuvre de la littérature. »

Une fois encore, le Salon des littératures maudites, devenu une référence dans le domaine de la littérature populaire, fait la démonstration de l’importance de l’étrange dans la vie culturelle. Cette fois, la singularité belge nous conduit dans des rêves inattendus. Pari réussi !

 

Source: La lettre du crocodile 

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