Les OVNIS en France à la fin des années 1970

Le troisième et dernier volume de la trilogie consacrée à la France ufologique des années 1970 de Pierre Laird étudie les premiers travaux et les premières enquêtes du G.E.P.A.N., aujourd’hui G.E.I.P.A.N. pour Groupe d’Etudes et d’Informations sur les Phénomènes Aérospatiaux Non-identifiés.

Pierre Laird poursuit tout d’abord l’analyse du contexte scientifique et culturel au moment de la création du GEPAN. Les rapports entre ufologie et parapsychologie n’ont pas favorisé l’adhésion des scientifiques à la prise en compte du sujet des ovnis.

Il poursuit par le sujet de la théorie de l’Isocélie de J.-Ch. Fumoux, que la plupart des lecteurs vont découvrir. Cette théorie, qui s’intéresse aux lieux supposés d’atterrissage d’ovnis, fut poussée par un jeune physicien du CNRS, Jean-François Gille, qui en assura l’évaluation mathématique en 1979. En démontrant que les points d’atterrissage obéissent à une règle précise, l’Isocélie, Jean-François Gille va susciter de nombreuses réactions et une véritable hostilité qui vont le conduire à partir pour les USA. Il regrette, entre autres, l’incapacité de la communauté scientifique française à envisager et prendre en compte une hypothèse pour l’examiner réellement.

Pierre Laird évoque également longuement le scientifique Claude Poher qui dirigea le GEPAN durant dix-sept mois avant de le quitter de manière inattendue et d’attendre la retraite pour aborder de nouveau le sujet des ovnis et proposer une nouvelle théorie concernant l’énergie. La période du GEPAN sous la direction de Claude Poher est très détaillée et met en évidence son engagement et son sérieux à un moment où l’ONU s’intéresse à la question.

Alain Esterlé, polytechnicien, qui succédera à Claude Poher, restera sur le poste jusqu’en 1983. Il réoriente la méthodologie de l’organisation selon une approche socio-psychologique qui se heurtera dans quelques cas à des faits résistants.

L’ouvrage se termine par l’analyse de six enquêtes du GEPAN et permet au lecteur de découvrir le détail des investigations entreprises.

La phénoménologie ovnis est tellement variée qu’il est difficile de mettre en place une méthodologie et une classification efficaces. Le fait que trop peu de scientifiques s’intéressent au sujet, que moins encore n’envisagent de s’impliquer dans une recherche, ne favorise pas une prise en compte saine de phénomènes qui dérangent les modèles établis.

L’ensemble des trois volumes consacrés aux ovnis en France à la fin des années 70 propose une étude remarquable et particulièrement documentée. Il ne s’agit pas pour Pierre Laird de conclure mais d’interroger et de susciter une véritable démarche de recherches. C’est aussi un témoignage exceptionnel sur les années 70, années d’ouverture culturelle et de changements sociétaux. La compréhension de cette période permet de mieux saisir les questionnements d’aujourd’hui sur un sujet qui revient essentiellement à travers la fiction.

Source: La lettre du crocodile 

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