Mythes et légendes. Déesses, muses, naïdes, nymphes de Jacques Basse

Jacques Basse poursuit inlassablement son œuvre, hommage à la poésie et à celles et ceux qui l’incarnent. Toujours le trait et le mot. L’alliance du dessin et du poème.

Cette fois, c’est dans un livre-écrin mauve au format inhabituel que Jacques Basse nous introduit au monde des déesses, muses, naïades et autres nymphes. Près d’une centaine, d’Amphitrite à Xochiquetzal. Certaines nous sont familières, Aphrodite, Astarte, Isis, Miriam…, d’autres moins connues comme Chloris, Pomone ou Nea.

Elles viennent de tous les horizons et ont joué, nous dit Jacques Basse, « un très grand rôle dans la vie du commun des mortels et des dieux eux-mêmes ». Les mythes sont vivants, ils vont, ils viennent, se transforment, glissent d’une culture à une autre, sans perdre leur puissance évocatrice même si nous les oublions, toujours prêts à ressurgir. Ils ne s’absentent toutefois jamais de la psyché des poètes.

Jacques Basse présente chacune d’elles, chacune d’ELLES, au lecteur en trois temps. Au premier temps, il résume le mythe. Ainsi pour Pomone, nous apprenons que :

« Pomone, nymphe d’une remarquable beauté, est la divinité des fruits, le raisin notamment. Elle déteste la nature sauvage et lui préfère les jardins soigneusement entretenus. Aucune nymphe ne connaissait comme elle l’art de cultiver les jardins et surtout les arbres fruitiers. Pomone n’avait aucune attirance pour les hommes mais fut recherchée en mariage par tous les dieux champêtres. N’étant pas isolée du monde, seules quelques personnes pouvaient l’approcher. Au départ, elle refusa donc de recevoir Vertumne, divinité des saisons et des arbres fruitiers, éperdument amoureux d’elle… »

Au deuxième temps, il fait le portrait au crayon de la déesse avec le talent que nous lui connaissons. Pour la contemplation. Voici Etain, déesse primordiale de la mythologie celtique irlandaise don le nom signifie « poésie » :

Dans le troisième et dernier temps, c’est par le poème que Jacques Basse nous conduit dans l’intimité, souvent tragique, de la déesse:

Etain

J’ai gravé sur la terre du druide ton nom.

Etain la déesse transformée en marre d’eau,

Avec une branche de sorbier, un rameau,

Par l’épouse de Midir Roi au grand renom.

Transmuée en mouche sept années durant,

Etain a des ressources et du tempérament.

Enveloppée par le doux zéphyr sur la mer,

La déesse outragée en garde un goût amer.

Elle pose un œil sur cette place si indigne

Qui lui est réservée, pour le chant du cygne,

Car elle fût par un roi évincée avec dédain.

Ce qui l’incite à dire, que l’accord d’airain

Sur un velours de soie frémit dans l’esprit,

Si naît, un son au souffle du cœur qui prie.

C’est un très bel et très original hymnaire aux déesses et aux muses qu’a composé Jacques Basse. Il renouvèle ainsi l’alliance ancienne avec les déesses et avec le féminin sacré.

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