L’alchimie dévoilée de Johannes Helmond, Fr. R.C

L’alchimie dévoilée est l’un des textes fondamentaux du vaste corpus alchimique traditionnel et cette nouvelle édition devrait contribuer à dissiper quelques-unes des nombreuses confusions qui voilent la réalité de l’art alchimique que cela soient celles générées par la psychologie, fusse-t-elle des profondeurs, ou par les mythes des « faiseurs d’or ». Au cœur de l’alchimie se trouvent les mystères de la matière et de l’esprit. Selon Jean-Pierre Giudicelli de Cressac Bachelerie, Joannes Helmond est le pseudonyme d’un collège qui s’inscrit dans la tradition des Rose-Croix d’Or du XVIIIème siècle, elle-même héritière de courants plus anciens.

Dans son avant-propos, Jean-Pierre Giudicelli de Cressac Bachelerie rappelle plusieurs points essentiels :

- « La simplicité extrême de la voie »

- La réalité vérifiable de l’opérativité alchimique

- La nécessité d’opérer dans un état modifié de la conscience, état de présence et d’intensité.

Joannes Helmond introduit son livre par la question essentielle du langage alchimique : « La plus grande difficulté que rencontre toujours le non-initié, est la multiplicité des significations des seuls symboles alchimiques et leurs synonymes. (…) Il est donc raisonnable de ne pas aborder les pratiques alchimiques avant de maîtriser vraiment la théorie de la science hermétique, donc de comprendre complètement les anciens écrits et d’avoir une intelligence profonde de la chose. » Se familiariser avec un corpus de livres anciens, être guidé dans l’acquisition de ce langage fait se symboles et de mythèmes, saisir les règles du « jeu des perles de verre » tout en se rapprochant de soi-même, au cœur même du silence constituent un préalable à la voie.

Joannes Helmond aborde ensuite les principes à l’œuvre, les feux, les vases, les préparations, les phases de l’œuvre qui font sens tant à l’externe qu’à l’interne. Il traite au final des processus mystériques à travers la Renaissance, les mythes osiriens, éleusiniens, hébreux ou chrétiens avant d’introduire la question des deux sentiers : « L’âme de l’homme se trouve à la croisée des chemins, comme Hercule. Elle a à choisir entre le monde extérieur sensible et éphémère, et le monde intérieur spirituel et éternel.

Si elle s’est décidée pour ce dernier, alors tout ce à quoi l’homme se raccroche dans la vie ordinaire, doit perdre toute valeur pour lui. Une réévaluation doit s’instaurer, une totale transformation de la vie affective et spirituelle.

Et, jusqu’ici, le monde extérieur avait passé pour être le seul monde réel et le monde intérieur pour n’être qu’une ombre de la réalité extérieure sensible, alors tout rapport au monde désormais se renverse. Seules les choses de la vie psychique et spirituelle sont réelles, le monde extérieur sensible n’est pas réel… » Ce renversement permet de s’extraire d’un rapport dualiste et prométhéen à l’alchimie, piège redoutable, pour s’établir dans un rapport non-dualiste, source de l’art pur, par lequel l’alchimie devient célébration de ce qui est et non une vaine tentative « d’obtenir ».

Ce texte, respectueux de la tradition alchimique des anciens courants se réclamant de la Rose-Croix, pose les bases d’une pratique ajustée et propose un paradigme sain, ou saint.

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