Joseph Karst fut un chercheur aux thèses souvent audacieuses dont beaucoup furent confirmées ultérieurement comme celles sur la langue basque. Son érudition étonnante lui permit d’établir des corrélations d’une grande pertinence.
A la lecture ses travaux, nous pouvons comprendre comment le verbe s’est éloigné de0 sa source, comment le mot est devenu une simple étiquette indicatrice au lieu de porter ou d’incarner la nature et l’essence mêmes de l’objet qu’il désigne.

Joseph Karst étudie d’abord les divinités arméniennes, leurs origines possibles, leurs influences sur d’autres civilisations, les traits partagés avec les membres d’autres panthéons.
En s’appuyant sur l’épopée mythique de l’Arménie, il étudie son calendrier. Il identifie ainsi l’essence, les fonctions et les significations des dieux planétaires.
Un chapitre est consacré aux divinités alarodo-ourartéennes ou chaldiques-alarodiennes avant de développer le panthéon des divinités géorgiennes avec des descriptions très intéressantes de certains cultes antiques comme le culte des Khati’s en Géorgie et Transcaucasie, les sacrifices sanglants dans l’ancien rituel transcaucasique ou le culte des arbres en Transcaucasie, en Asie Mineure et en Syrie.
Là encore, tout comme pour le mot, il fut un temps ou l’arbre ne symbolisait pas seulement le dieu mais « était réputé, dans le mythe, être la personnification, la substantisation du Dieu même. ».
La dernière partie de l’ouvrage, dit livre-deuxième (appendice-commentaire) apportent de très nombreuses précisions et notes complémentaire mais aussi des investigations nouvelles, par exemple sur les divinités asianiques du type d’Apollon-Artémis et Cybèle Magna-Mater. Nous voyons ainsi les dieux se transformer et évoluer, nourrir les mythes et être nourris. L’investigation des noms des dieux, l’identification de leurs radicaux et noms communs peuvent « fournir des notions et lumières nouvelles en vue de l’élucidation de telle ou telle divinité, de telle ou telle institution sacrée ».
Le livre de Joseph Karst fourmille d’indications et de rapports hautement significatifs. Un exemple :
« Le calice du Graal ou Gradalis (Ouratal) trouve son pendant en myth. Celtique : 1) dans le « Chaudron du Korydwen » (cf. Mabinogion), vase mystique de divinisation de sagesse ; 2) dans le chaudron du dieu Dagda. Au terme de coupe, calice, chaudron est substitué celui de sépulcre (tombe) dans « Tombe de Carthlos », « Tombe d’Osiris, d’Adonis » etc. Ici comme là il s’agit d’un seul et même concept, celui du reposoir, du récipient ou autel sacramental, par lequel et dans lequel le génie divin, le médiateur messianique descendu sur terre se communique et s’offre en communion eucharistique comme « victime du salut » à la communauté des sacrificateurs, au genre humain croyant. »
Editions Arma Artis, BP 3, 26160 La Bégude de Mazenc.
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