Le sujet nous semble rabâché. Cependant, cette évocation des cheminements initiatiques dans les contes populaires d’Europe mérite une lecture attentive. C’est peut-être parce que l’auteur est proche de la mouvance surréaliste qu’il a su voyager dans l’univers des contes pour nous présenter, non une interprétation, toujours limitée, mais ce qu’une attention véritable peut y découvrir comme chemins, tant sur le versant hermétique que sur d’autres versants

Le sujet nous semble rabâché. Cependant, cette évocation des cheminements initiatiques dans les contes populaires d’Europe mérite une lecture attentive. C’est peut-être parce que l’auteur est proche de la mouvance surréaliste qu’il a su voyager dans l’univers des contes pour nous présenter, non une interprétation, toujours limitée, mais ce qu’une attention véritable peut y découvrir comme chemins, tant sur le versant hermétique que sur d’autres versants en apparence plus accessibles. Etymologie, symbolismes, mythologismes, langue des oiseaux et autres sont convoqués pour étudier non ce que le conte veut dire mais ce qu’il peut dire.

Bernard Roger nous fait d’abord remarquer que le héros, garçon ou fille, est souvent en marge du monde, l’initiable est « marqué », « signé ». Il note aussi la nature différente de l’initiation des garçons et de celle des filles :
« Les contes laissent entendre que la démarche initiatique qu’accomplit une femme ignore les détours intellectuels. Contrairement à un homme pour qui la direction du centre semble n’être identifiable qu’à l’issue d’un long périple qui d’abord l’en éloigne, une femme peut trouver d’emblée le chemin direct vers l’intérieur.

L’initiation féminine dépend essentiellement de l’aptitude de la femme à se reconnaître en elle-même l’initiatrice. »
Une bonne partie de l’ouvrage est regroupée sous l’intitulé Les chemins de V.T.R.I.O.L., référence à la fois alchimique et maçonnique. L’exploration du monde souterrain, de la forêt gaste, la fonction du château, les étapes, les épreuves, les interdits, les transgressions, les énigmes constituent des éléments permanents de la quête initiatique inscrite dans les contes, une quête de lumière. La fiancée retrouvée, la sortie du puits, marquent la délivrance, le retour à l’unité perdue ou à la lumière. Quel que soit l’objet initial de la quête, celle-ci se révèle d’une toute autre nature que ce qui est annoncé. L’objet s’intériorise et connaît une transcendance dans cette intimité retrouvée de l’initiable avec lui-même.
L’auteur, par son écrit, respecte la fonction initiatique du conte. Au lieu d’expliquer et de tuer ainsi l’énergie vivante du conte, il use de l’allégorie, il tisse des liens, il alerte, il incite, il accompagne.
« Les thèmes des contes populaires authentiques, nous dit-il, sont porteurs de signaux qui semblent marquer des étapes sur les voies de l’initiation dans le sens universel et le plus élevé de ce terme. C’est à la quête de ces signaux que nous allons tenter de nous attacher, non par des tentatives d’explication d’où pourraient sortir de ravissants fossiles, mais par des moyens plus directs que seule est capable de fournir la vivante analogie. »
Editions Dervy, 19 rue Saint-Séverin, 75005 Paris, France.
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