Quand on parle de quatrième voie, on pense immédiatement, et avec raison, à Gurdjieff. Peu d’écrits traitent du sujet et les confusions demeurent. Voici un travail excellent à ce sujet qui aborde avec concision et précision, sans commentaires inutiles, bien des aspects de cette fameuse quatrième voie.

Plutôt que de présenter le livre, il paraît plus opportun d’en donner un extrait significatif qui mettra en évidence la qualité de l’ouvrage.
« La nécessité de la constitution d’une « trinité » en l’homme lui-même est absolue parce qu’il n’est lui-même qu’un élément de la Création toute entière. Le bon sens le démontre d’ailleurs : il s’agit simplement d’une question d’épistémologie.
Il s’agit de dissocier l’observateur – qui veut se connaître lui-même – du champ d’expérience, sans pour autant perdre la tête. Pour connaître ce qu’il est vraiment, l’homme devra donc se placer à la fois à l’intérieur de lui-même (sinon il ne connaîtra rien de réel en lui) – et à l’extérieur (sinon il ne connaîtrait rien de global). Ce décollement de la surface de soi-même nécessite évidemment le recours à une troisième positon d’observation. Il s’agit pour l’homme de se distancier par rapport à ce qu’il fait tout en le faisant. Il faut donc que naisse en lui une troisième place où se situer.
Comment ? Ce résultat ne peut s’obtenir que par un travail très long, difficile et très précis – qui disons-le tout de suite, ne peut en aucun cas être entrepris sans l’assistance et la direction d’un autre homme qui a parcouru le même chemin.
Mais le résultat est nécessairement obtenu si l’effort est suffisamment soutenu : peu à peu s’introduit alors dans l’être humain une troisième force, neutralisante, qui agit à la fois comme spectateur et comme collaborateur de l’action humaine, mai sen collaborateur qui ne serait plus dupe de l’identification.
Peu à peu, au fur et à mesure que cette troisième force pénètre en l’homme et le travaille, surgissent des constellations nouvelles :
- Je ne suis pas ce corps qui va du mouvement au repos mais je l’habite,
- Je ne suis pas cet organisme qui ingère ou qui élimine mais il me sert,
- Je ne suis pas cette émotion qui dit toujours non ou qui ne dit oui que par refus de me battre.
Et peu à peu l’homme change, grâce à la pénétration d’une force neutralisante dans les différents centres :
- le sexe, tout en conservant sa polarité, devient capable de comprendre, de vivre en symbiose, la polarité de l’autre,
- le centre émotif s’équilibre :
o la peur toute puissante, fait place à la prudence pour soi-même mais aussi au respect d’autrui,
o l’orgueil se transforme en dignité, mais aussi en considération extérieure pour l’autre,
o l’agressivité cède la place à un égoïsme intelligent à mesure que grandit, simultanément, une bienveillance générale envers tout ce qui vit. (…)

Le fonctionnement de l’être humain se transforme peu à peu totalement, et cette situation s’accomplit sans aucune mutilation : bien au contraire, la « personnalité » elle-même s’enrichit, quoique indirectement. L’homme, sans rien abandonner de ses traits de caractère, se découvre de nouveaux goûts, de nouveaux intérêts, il se sent baigné par une curiosité et une énergie nouvelles. C’est là un fait d’expérience qu’ont constaté toutes les personnes qui ont entrepris le travail de recherche intérieure que nous décrivons. »
Voici donc un livre dont la qualité pédagogique est certaine, un livre qui intéressera qui veut, réellement, approcher l’initiatique.

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